LE « T'AIME » DE CAMILLE

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Elle s'était allongée sur le ventre, totalement nue. La blondeur de ses fesses étaient d'un tissage fin de velours et de soie. Je ne pouvais détacher mon regard de la musique de son corps tandis que ses cheveux blonds chatouillaient sa nuque.

Et mes seins tu les aime ?

Oui j'aime tes seins !

Une chaleur d'août ruisselait partout, entre les cuises, dans le creux de ses reins. Camille suait mais ce n'était qu'un lait de bébé sans rien de vulgaire. Du reste toute sa féminité, telle une architecture parfaite me rappelait ces œuvres d'art offertes à la longue monotonie de la vie. En cette fin de journée elle changea de position, émis un long soupir d'aise, et s'étira comme un chat, faisant remonter ses seins oblitérés par de larges aréoles d'une carnation plus foncée. Son bassin saillait un peu ce qui me rendait fou de désir, Camille était faite pour l'accouplement cela ne faisait aucun doute, la fuite sensuelle de son bas ventre disparaissait entre ses cuisses étendues et je n'osais détailler ce qui bientôt avalerait une partie de moi sans autre forme de procès. Je repensais à mes souvenirs d'enfance, à mes premiers émois devant de jolies couettes ou des jupes à fleurs . Tout cela était pourtant bien ordinaire face à elle. Combien de prétendants avait-elle éconduit, combien de secrets avait-elle gardé, combien d'amour encore dans son cœur.

Et mon sexe ? Tu aimes mon sexe ?

Je marquais un temps de réflexion tant cette question m'angoissait. Elle avait demandé cela avec un naturel déconcertant exactement comme si elle avait parlé d'un petit oiseau sur une branche, ou d'un petit chaton étonné d'arriver dans le grand cirque de la vie et cette bouche boudeuse faite pour manger les fruits les plus sauvages, pour dévorer les plaisirs terrestres et séduire les dieux intouchables, cette bouche me faisait espérer le paradis. Elle voulait tout se permettre et ses vingt ans lui donnait toutes les audaces. Je rajustais mon panama , je suais moi aussi et il y avait cette odeur vaguement animal entre nous, elle la bête somptueuse, peaufinée par des millions d'années d'évolution et moi idem mais en plus naïf, croyant encore que tout était possible et que la vie finalement... Tout en rougissant , baissant le regard je déclamais avec circonspection : Oui il est beau ! Il est l'origine du monde.

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