le téléphone sonne...

Hervé Lénervé

Un téléphone sonne dans la nuit noire, au fond des bois.

Le téléphone sonne...


Un téléphone sonne dans la nuit noire, au fond des bois.

Au fond de ma poche. Quelle connerie de dormir avec son téléphone dans sa poche de pyjamma, aussi ? Faut-il être con ?

Quoi qu'il en soit, je regarde - Appel masqué – je décroche quand-même, quitte à téléphoner la nuit, on ne sait jamais, c'est peu-être important.

- Oui, qui est à l'appareil ?

- Deux cents mille euros, si tu veux revoir ta femme.

- Vous étiez obligé d'appeler en pleine nuit ?

Clic.

Il a raccroché, le con. Il aurait pu ajouter, vivante, quand même. C'est un con laconique.

Où, je vais pouvoir trouver deux cents mille balles en pleine nature sous ma tente. Je suis en vacances, moi, merde !

De toute façon, il va rappeler, il n'a pas donné le lieu de l'échange.

« La belle de Cadix a... » Ah voilà, c'est lui, j'en suis sûr.

- Il faut que je vous dise...

- Mettez l'argent dans la poubelle du parc à quinze heures d'aujourd'hui.

- Attendez, il faut que je vous explique. Je peux faire un chèque.

Clic.

Ah, on peut dire qu'il en tient une couche, ce con-là. Je vais lui écrire un mot pour résumer ma situation.

Bon la poubelle, il y en a qu'une, je ne peux pas la louper. Et hop, à voter ! Bon, je m'en vais, de toute façon, je n'attends pas de réponse.

Le ravisseur lut : Monsieur, je pense que vous vous êtes trompé de personne. Je ne suis pas marié, je n'ai jamais eu de femme, je n'ai jamais connu de femmes, ni d'animaux, je suis puceau.

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