Le temps d'une (courte) pause.

erge

Concert live intimiste non enregistré d'un groupe non connu qui gagnerait à l'être. Capté un soir de printemps à Lyon, un vendredi 13. Un pur bonheur.

Il en est de ces endroits, à la fois intimistes et populaires où il fait bon se retrouver un soir de printemps, juste pour le plaisir d'arrêter le temps, l'espace d'une courte pause. 
Le "temps d'une pause", c'est cette gargote flanquée sur les hauteurs de St Just à Lyon, au bout d'une rue perdue, coincée entre une épicerie aux étals scintillants de mille fruits mais dont la façade a su conserver les vestiges d'une autre époque et une mercerie cousue de fil blanc.
Se donner rendez-vous entre amis ou se détendre après une journée de travail, on sent tout de suite que les habitués de cet estaminet ont pignon sur trottoir en ce quartier, attablés sur les tables à bistrot fraîchement sorties pour l'occasion.
Mais quelle occasion ? 
Pour en savoir un peu plus, je me fraye un passage entre les mominettes et les galopins pour buter contre l'imposant comptoir de zinc, trônant comme un autel sur lequel les agapes se partagent à volonté. 
Le lieu est délicieusement passéiste avec ses vinyles d'époque aux murs, son style rococo qui foisonne d'éléments décoratifs non équilibrés et son esprit subtilement kitsch accentuant le côté "belle époque". 
L'intérieur est authentique voire un peu roots, à croire que Paul Personne en personne a fait ses premières armes ici. Sur cette scène minuscule où les artistes (mais pas plus de 3, et encore ça dépend de la corpulence !) font leur show, bien au chaud dans l'arrière boutique mais avec ce pouvoir de lévitation propre à ceux qui maîtrisent l'instrument et qui régalent de leur talent.

Nous - les autres, les amis de longue date, les amis d'un soir, les collègues de bureau, les voisins de palier, les moins connus, les inconnus, les anonymes, les fidèles, les passants, les je-suis-venu-pour-voir, les j'ai-vu de-la-lumière, les uns sortant de nulle part, les autres rentrant quelque part, bref tous…sauf les m'as-tu-vu - on se croise, on se recroise, on s'apostrophe, on trinque, on rejoue le match et on refait le monde, on discute, on vient aux nouvelles, on papote, on se chipote, on se bécote… Une vraie ambiance de troquet, quoi !

Au menu de ce soir : une ballade autour du vin, un plat du jour remis au goût du jour et cerise sur le gâteau - même s'il y a d'autres desserts - un concert live de Jackychancan et son trio d'orchestre. Let me introduce them : Ze voice of the band, miss Jacky à la guitar and vocals, son Italien, Sandro à la basse et son bad boy, JC, à la baguette. 

Un son rock mais pas trop, des paroles mélodieuses mais pour qui parle anglais, un léger tempo groove pop qui envoie de bonnes vibrations et quelques riffs osés pour un accord parfait. De la bonne zik, quoi !  
On les écoute debout pour mieux les voir, on les regarde assis pour mieux les entendre, on les i-photographie à tire larigot, on les filme à la Go Pro, on les shoote au Nikon et on se shoote au canon (Viognier 2011), on se pose un instant et on se dit qu'on passe un put… de bon moment.

Pause.

Un interlude et quelques tranches de saucisson plus tard, la grosse caisse reprend ses beats, la basse enfile les slaps et la guitare rend hommage à Suzanne Vega pour le plus grand bonheur d'aficionados à l'unisson. Y'a qu'a voir Guy, David, Catherine, Hélène et les autres; tous les autres qui battent le tempo sans modération.

Les musicos se déchainent, les morceaux s'enchaînent, parfois s'étirent pour mieux étaler des "bœufs" musclés qui aux cordes qui aux fûts en rajoutent davantage à leurs auditeurs. Le show must go on, les notes s'exposent, la salle explose, le "kiffe" s'impose. Au même moment, dans son arène parisienne du SDF, un autre Keith s'impose de mille feux devant une multitude de fans on fire. Là aussi, moments magiques pour les very lucky persons qui pourront dire "j'y étais". Nous, on récolte les braises, mais tout aussi précieuses et bouillantes et dont le point commun est de nous mettre en fièvre. Goodbye Mick, Keith, Ron, Darryl, Lisa, Bobby and co; Goodbye Jacky, JC, Sandro. 

Rideau.

Alors on tente un rappel, comme pour mieux retenir le temps, et on se rappelle que, dehors, le temps est devenu plus vieux alors qu'il était tant radieux. Adieu le printemps, bonjour l'été. Il est temps de prendre la pose.

 photo : © by myself
  • Riffs, beats, slaps..un bon son rock tout ce que j'aime!!! Et un texte avec un très bon style. Merci monsieur l'ours ;-)

    · Il y a presque 9 ans ·
    Ade wlw  7x7

    ade

    • Votre commentaire est la petite note qui me manquait pour que le concert soit pleinement réussi. Ravi que ayez apprécié. Emportez quelques riffs, beats et slaps dans votre valise pour votre prochain trip en Nouvelle-Zelande ;)

      · Il y a presque 9 ans ·
      479860267

      erge

    • Il y a toujours une place pour de la bonne musique, je mets tout ça dans ma valise ;-)

      · Il y a presque 9 ans ·
      Ade wlw  7x7

      ade

  • J'avoue que je n'ai jamais été très doué pour le Rubik's cube !

    · Il y a plus de 9 ans ·
    479860267

    erge

  • Dense,lettt,fée,diantre de l encre,
    une seconde lecture,avé une lévite,toute d hélice nocturne,au Transe,bord,d,heure,Bravo,bien belle chronique,toute,récit,PIeee,SET,Bonne journée,toute
    diurne,soie,Rééé,.

    · Il y a plus de 9 ans ·
    2012 09 07 12.19.16   copie 92

    Fil,Hip,Oohhh, 18 Rockin Cher

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