Tété où le guide, nu là-bas...

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Fin du NLB Tour - Plougastel Dernières dates à Vierzon et les 2 Alpes en juillet

Ensemble, contraints de notre seul, unique et délicieux gré.

Nous y voilà. Entre quatre murs. Serrée contre des colocataires qu'on ne m'a pas laissée choisir. Serrée, chers compagnons, là, au milieu de vous et de vos cœurs aussi patients qu'impatients. Aussi patients et impatients que moi.

Chaleur.

Odeurs fiévreuses de corps excusés. Exultés.

Exultés lorsqu'il entre seul, face à tous. Enfin. Clameur. D'une même voix. Premières notes, premières vagues électriques qui enflamment tout : Tympans, épiderme, tripes.

Les notes tournent en volutes dans les pavillons de nos oreilles avant d'être aspirées par le siphon de nos tympans. Elles se diffusent alors dans nos cerveaux, glissent dans nos veines et réveillent notre peau. Chair de poule. Chaque infime atome de chacun de nous, au balcon d'un tout. Tous en un… Tous.

N'être alors qu'un, dans une même attente. N'être liée à tous ces êtres qu'une fois dans ma vie, le temps que cela prendra. Ne jamais les recroiser mais avoir partagé ça, ensemble. Être moi et eux, tout à la fois. Être celle d'à côté, celui juste derrière, celui encore après, comme ceux tout au fond, là. Oui être chacun d'entre eux et personne à la fois. Nue là-bas. Dans cette salle.

Se perdre dans les mots et les notes, et s'oublier vraiment. Partir. Dans cet élan unique, n'être tous pendus qu'aux mêmes lèvres, respecter le silence d'une cathédrale de blues, ne tendre qu'un seul regard vers des doigts possédés. Tout quitter. Pour la Louisiane, le bayou, le Mississippi. Et dans un souffle, un chœur unique, à l'unisson, dans un chaloupement commun, ne lever qu'un même bras vers le ciel.

Dans la fosse, n'être qu'une seule marée autour de cet homme qui se tient alors seul, parmi nous, si droit, si grand, sans peur aucune, face aux possibles déferlantes. Mais point de mascaret. Lui simplement planté-là, guitare au bras. Nous tout en un, autour de lui.

Vibrer.

Être brutalement si proche de lui, physiquement certes mais pas seulement. Le comprendre accessible, comme au bout de mes doigts. Réincarner alors ma chair, oublier les quatre murs, les odeurs, les autres.

Me plonger dans son œil noir, ne laisser entrer personne. Laisser éclater la joie sur mes lèvres et croire au sourire qu'il n'adresse qu'à moi. Oui qu'à moi. Parce qu'il me regarde aussi. LUI. Y croire à ce sourire et le garder. Le garder pour moi, pour moi seule. Puis repartir.

Repartir avec ce « p'tit soleil en moi », celui qui n'était que pour moi. Avoir ce privilège de pouvoir le ressortir plus tard, les jours de grand froid. Être heureuse. Simplement heureuse.

Et être.

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