Le tombeur de ses dames

-         Dis, je peux t'emprunter ce couteau pour couper un câble ?

-         T'es pas fou, non ! C'est mon couteau de chasse.

-         Tu chasses quoi, toi ?

-         L'homme, mais que la femme !

-         Tu veux dire que tu tues des femmes ?

-         Oui, mais je suis en règle. J'ai mon permis de chasse, mais que pour la femme. Le lièvre, la perdrix, je n'ai pas le droit.

-         Tu me dis que l'on peut tuer des femmes ?

-         Faut être assermenté. Il y a des examens psychologiques. C'n'est pas coton pour être reçu. Ils ne prennent que les meilleurs.

-         Et toi, t'étais dans les meilleurs ?

-         Non ! Moi, je suis un vétéran, de mon temps on commençait sur le tas, dans la rue, dans les salles de bain, les chambres à coucher, n'importe où, mais sans aucune protection policière. On était les pionniers, quoi !

-         Les flics, aussi ?

-         Ce n'sont pas les derniers ! Il y a trop de femmes sur la planète, tu comprends ? Elles se sont reproduites trop vite, c'est une espèce invasive.

-         C'est vrai que ma mère est invasive, elle envahit ma chambre impromptument à l'improviste sans frapper.

-         Je peux tuer sur commande, aussi, si ça te tente ?

-         Je vais réfléchir un peu.

-         Comme tu le sens, mais là, je ne suis pas débordé, je t'aurais fait un prix.

-         Non, plus tard peut-être.

-         Pourquoi remettre à plus tard ce que l'on peut faire faire par un autre, tout de suite ?

-         C'est pas faux et par simple curiosité, comme ça, c'est dans quel ordre de prix la mort d'une femme ?

Il est vrai que je ne vais pas me faire que des amies avec ce texte.