Le traître (et autres pensées)

aile68

Allez voir "Le traître" de Marco Bellocquio, en ce moment sur les écrans. Il méritait la palme d'or du film au festival de Cannes.

On lève la tête vers de hauts immeubles blancs en passant en voiture, visages exposés à un vent fougueux, réflexion faite l'amour c'est de la dynamite. C'est comme fumer sa dernière cigarette en attendant le coup de feu fatal. Se sentir comme un pantin face à son destin, rester un homme d'honneur malgré tout, digne de foi. Eliminer des innocents pour faire venir les puissants sur le devant d'une scène jonchée de corps encore chauds, dénoncer toutes ces injustices à la barre d'un grand procès politique et médiatique. La mafia est un poison qui ronge les arcanes d'une société étouffée qui peine à vivre. Argent trafiqué, impur, on vit dans la peur de l'autre, dans la violence organisée mais il en suffit d'un pour tout dénoncer, on l'appelle le traître, il n'a peur de rien ni de personne dit-il mais à la fin il est réduit  à vivre sur ses gardes, une arme à ses côtés. Mourir de sa belle mort ou d'une mort violente, l'effet n'est pas le même pour ceux qui restent, y en a qui pardonnent, des âmes nobles et charitables.

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