LE TRIO DE CUPERTINO NE RÉPOND PLUS !

Alain Cofino Gomez

Depuis deux jours, les trois Jobs ne répondent plus. Ils sont enfermés dans une des immenses salles de conférence de laquelle ils devaient sortir jeudi avec un choix industriel franc et opter pour la végtechno ou la zootechno. L'anneau de Cupertino, l'extraordinaire centre névralgique d'Apple au cœur de la « Vallée du silicium », semble pétrifié dans l'attente de leur résolution.


Faut-il réveiller la matrice ?

Faut-il réveiller Steve jobs ? Devant l'incident qui commence à s'étendre dans le temps et à s'ébruiter – cf l'article d'hier dans l'Huffigton Hollopost- telle est la question que s'est posée en assemblée spéciale le comité restreint de direction d'Apple Dreams corp. Les six sages l'ont appris à leurs dépens,  on ne sort pas le milliardaire de son cryosommeil sans en payer les conséquences.  Il y a deux ans, lorsque les trois clones avaient connu un premier épisode de non-unanimité autour de l'élaboration de l'IOSt3, les sages du comité restreint avaient en dernier ressort opté pour un pseudo réveil de leur grand patron. Furieux d'avoir vu son sommeil perturbé avec un risque de perte neuronale jugée minime, mais quantifiable, Jobs avait décidé de remplacer brutalement la moitié des membres du comité avant même de s'atteler à convaincre ses clones -issus de ses propres gènes- de la nécessité de trouver des solutions unanimes aux choix de l'entreprise, et ce, à tous les niveaux de process. À l'époque l'affaire n'avait pas fait grand bruit parce qu'elle était survenue en plein conflit des icebergs de septembre 2024. (lire notre dossier « Ces clones qui nous dirigent » en supplément hollo gratuit). Finalement, les sages ont cette fois préféré ne pas intervenir dans le processus cryogénique du créateur d'Apple. Ils se sont sans doute souvenu qu'au final, l'IOSt3 n'avait pas rencontré le succès escompté et que le retour de Steve Jobs qui, depuis le subterfuge de 2011, est devenu l'homme éternellement providentiel, le patron aux mille comebacks, n'avait pas apporté à l'entreprise les bienfaits  attendus. « Il ne faut pas gaspiller les phases de réveil de Jobs, nous aurons besoin de lui pendant encore de nombreuses années, des siècles… » aurait confié, malgré lui, à son SenssoBook, Barnabé Burns, conseillé en communication chez Apple.

 

La loi des LIVN.

Au cœur du conflit qui semble tétaniser l'entreprise, une question industrielle et surtout un choix technologique qui devrait conditionner toute la production du géant du numérique. La loi est claire, les LIVN -licences d'introduction du vivant dans le numérique- sont distribuées au compte-goutte selon un protocole de contrôle et de surveillance qui n'autorise à une entreprise de la taille d'Apple qu'une unique option. Les LIVN, on s'en souvient, recèlent plusieurs tétras de normats universels sensés encadrer la bio-ingénierie, dont un des plus connus est la stricte observance de la stérilité des artéfacts liés au vivant. Les Jobs savent donc depuis le début de cette année que les textes de la commission universelle d'éthique numérique ne leur laissent pas l'opportunité de développer plusieurs axes du vivant simultanément. Il leur faut dès lors se déclarer très vite, pour ne pas que la concurrence, le géant Wiko-Samsung par exemple, ne s'empare de « la » technologie qui conquerra les plus grandes parts de marché. On peut comprendre que le choix s'avère difficile pour le trio de clones. Pour corser les choses, les licences sont accordées pour vingt ans incompressibles et si l'entreprise, dans sa phase d'étude ou de tests, s'aperçoit qu'elle a fait un mauvais choix, c'est tout l'avenir d'Apple qui sera mis en question. L'introduction du vivant est sans doute un choix technologique et industriel qui donnera un nouvel essor à l'industrie du numérique dans les vingt prochaines années. Pour être au rendez-vous, c'est aujourd'hui qu'il faut placer ses pions et l'enfermement prolongé du trio de Cupertino ne présage rien de bon.

 

Alors, Animal ou végétal ?

On imagine mal à quel point l'introduction du vivant dans la production numérique pourrait changer le monde de demain ? Comment les qualités et les aptitudes du vivant seront exploitées au cœur même de l'élément nanoélectronique ? On comprend d'autant plus la difficulté que doivent surmonter les trois clones issus de la matrice Jobs. Ils ne pourront lancer les recherches que sur un et un seul postulat du vivant. Alors, animal ou végétal ? Rien n'a filtré comme d'habitude des débats qui ont lieu à Cupertino. «  Avec Apple et son logo en forme de pomme, tout est dit » aurait lancé un tantinet provocateur, Laurent Dahan, le fondateur de Wiko qui est allié depuis quelques années maintenant au groupe Samsung. Peut-être un signe qui trahirait le positionnement de la boite franco-coréenne sur le versant animal du vivant ? Là non plus, aucun des acteurs du secteur ne révèle ses aspirations et ses désirs industriels et il semble que chacun attende la position Jobs, la décision finale des clones. Quant à l'avatar post-mortem de Gates, il a été longuement interviewé par   Jimmy Kimmel pour son holloshow sur ABC4D et les extraits sensoriels qui nous sont parvenus penchent pour un choix raisonné ; le végétal serait une biotechno solide sur le long terme et au niveau de la conduction, plus malléable sur le plan microcosmique et surtout moins couteux à développer. L'avatar de Bill Gates serait même allé jusqu'à évoquer les bienfaits en matière d'autonomie énergétique qu'un artéfact photosynthétique pourrait représenter. Certains, dans les milieux scientifiques chinois et russes, semblent même agiter le chiffon rouge en évoquant un réel danger. Un accident industriel de très grande ampleur serait à notre portée ! L'animal serait un caractère vivant incontrôlable, ingérable au niveau industriel, voire potentiellement dangereux. Mais là encore, s'agit-il d'un politique-hoax en vue de s'emparer des meilleurs LIVN ? En Europe toutefois on ne veut pas participer aux débats, la France ayant condamné de facto toutes tentatives d'introduire de la vie dans le numérique. Même si cette position de principe n'a pas été suivie par l'Union, la question reste taboue et on se garde de communiquer sur le sujet. (lire aussi l'article : " La France muette face à la stratégie Wiko " de K.F.)

On se demande donc combien de temps encore, les trois clones de Steve Jobs vont prendre pour arrêter un choix. La planète geek attend, les investisseurs ne sont pas loin derrière et il se pourrait donc que ce choix bio-techno-industriel façonne aussi notre avenir économique à tous.

 

Une pierre à la place du cœur.

« Une crise cosmosociale est à craindre dans les années à venir ! », nous avertit Jean-Jean Benz, le porte-parole du puissant syndicat des mines spatiales (S.M.S.).

On peut en effet penser que l'avenir de l'astroextraction est également en danger, puisque, à terme, la nécessité d'extraire et d'acheminer des matières premières stratégiques depuis l'espace deviendrait obsolète. Des expériences universitaires, en milieux clos, ont déjà eu lieu sous le contrôle de la commission universelle d'éthique numérique. Les résultats tendent à prouver que la donne biologique permettra très certainement de remplacer les minerais que nous allions chercher jusqu'ici sur les astéroïdes captés. Qu'en sera-t-il de cette industrie lorsqu'elle sera devenue obsolète, connaitrons-nous une seconde crise « des charbonnages », mais cette fois dans les étoiles ? Les dizaines de milliers de travailleurs spatiaux, laisseront-ils leur outil de travail leur échapper sans broncher ? « Si le progrès a un cœur il doit être de pierre » avait prophétisé le clone de Richard Branson, patron de Virgin, lorsqu'il s'était lancé dans la conquête des mines extraterrestres. Il doit sans doute penser actuellement que le progrès a surtout un cœur d'artichaut.

 

Trois, le chiffre impossible.

Commentateurs et spécialistes s'entendent pour dire que les clones devraient s'accorder vers la fin de la semaine. Le célèbre psychologue clonique, Boris Grouth, semble lui très septique quant à l'issu de ce que l'on appelle déjà la « crise du trio ». D'après lui, scinder la personnalité de Steve Jobs en trois entités cloniques a été une erreur. Psychologiquement, la formule à trois empêcherait les clones de construire un schéma de comportement qui puisse être conforme à la matrice. C'est pourtant Jobs lui-même qui en avait décidé ainsi, prétendant qu'il reconnaissait dans sa propre psyché, trois subdivisions fondamentales. C'est partant de cette intuition qu'il avait demandé aux généticiens cloniques de le cloner par trois fois, persuadé que ce trio serait la meilleure réponse à son absence prolongée. On se souvient que Steve Jobs, qui devant les échecs de la médecine pour lui garantir la guérison totale, avait décidé de se plonger dans un sommeil cryogénique sans communiqué sur ce choix pourtant crucial. Le monde l'a cru mort pendant de nombreuses années, jusqu'à ce qu'en 2020, le trio apparaisse au grand jour à la faveur de la sortie du premier Iplant 6G intégré au néocortex. Les trois clones avaient alors lu en cœur, devant un auditoire médusé, la dernière phrase prononcée par Jobs avant de sombrer dans la « nuit froide » ; «  Je suis maintenant trois, pour le meilleur et pour le pire ».

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