LE VERROU

nyckie-alause

Sur le tableau de Fragonard "le verrou"

Gracieuse-coquine, tu t'es défendue d'accepter 

Mes avances mais ton front a rougi sous mon souffle

Tes pupilles enfermées sous ces paupières closes

S'agitent, se démènent, imaginent, concèdent

Que mon désir sera ton désir, quel que soit le ciel où je te mène.


Oui, Ma Belle, 

Sûr Ma Mie,

Que l'avenir est à nous deux.


Gracieuse-coquine, le taffetas de ta robe se froisse

Bruissant comme une fleur séchée sous mes doigts impatients 

Relâchant dans l'air chaud de la chambre

Des effluves brûlantes comme des promesses.


Certes Ma Mie, oui Ma Belle

L'avenir passera par ces draps de lin frais.


La courbe de tes reins se tend sur mon bras dur

Et si je te retiens encore, frissonnante

C'est en imaginant le plaisir de ta chute

Hors de tes vêtements, abandonnée, confuse.


Attends Ma Mie, patiente !

Laisse moi atteindre la porte,

Personne ne viendra pour voir ce qui se passe

Quand tu diras, trop fort, « Mon Ami je vous prie… »

D'une voix qui s'étrangle.

Je tire le verrou et la nuit est à nous.

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