L'éclat de tes yeux

y00

L’éclat de tes yeux



Alors que je m’efforçais de dormir à poings fermés, soudainement, instantanément, une image m’a frappé : c’était l’éclat de tes yeux.
Ce n’était ni les monts ni les merveilles qui se reflétait au creux de tes yeux ; c’était bien plus, bien plus encore. Au creux de tes yeux, oui, tout au fond des ces grains de douceur, j’ai aperçu l’aurore qui dansait, encore et encore, elle dansait sans s’arrêter, juste pour imiter un rêve d’été. Et j’ai désiré capter, rien qu’un instant d’instant, un peu de ton éclat, voler et danser avec toi, devenir aurore avec toi. Alors je t’ai rejointe, toi, aurore et éclat, et nous nous sommes embrassés. L’aurore a scintillé, l’éclat s’est miroité ; oui, je venais de t’embrasser.
Puis, au creux de tes yeux, je regardais l’aurore danser ; lentement, majestueusement, elle m’enivrait. Je croyais alors percevoir, au bout de ma langue, un léger arôme de vin, sucré et si fin. Et, comme ce vin m’apaisait, petit à petit, il m’envoutait ; à demi titubant sur un de tes rayons, j’oubliais. J’oubliais que j’étais, tracas et blablas, tout ce qui n’allait pas.
J’oubliais.
Je vivais.
L’aurore dansait encore, encore et encore. J’étais enfin avec toi, et toi avec moi.
Mais l’aurore s’est réveillée comme les jours éclatés ; et, tendrement, tes yeux se sont reposés.
Au creux de tes yeux, oui, tout au fond des cieux, j’ai vu l’aurore et je la vois encore.

© 2008 by LABROSSE Yannick

Signaler ce texte