L'écoute

Apolline

La nuit n'était pas achevée quand c'est là que j'ai posé ma main sur ta main venue effleurer mon sexe, me rappelant soudain notre existence à se toucher, à communier. Et ce matin de lenteur, je me suis préparée un bain d'onguents, suave, harmonieux pour qu'il me soit aussi doux, palpable que mon corps, mon âme avec mon esprit. Paisible, je me suis accordée à mes plus beaux tissus puis j'ai pris mon téléphone. Voici que ma poitrine me revient à se déchirer plus fort. J'hésite comme toujours. À me sauver. À fuir encore. Pourtant, c'est dans un immense trou noir que j'avais laissé choir combats égotiques, noyades et formes pathétiques.

Pallier sans forcer à une espèce de compassion d'égard, de nouveau regard. Un Art sacré dans lequel je m'y adonne, telle une madone. J'aurai aimé te dire que tout va bien, que tout ira vraiment mieux maintenant. Je suis juste essoufflée après une trop longue course. Une traversée, une fin de monde.  Il me faut composer ce numéro avant qu'il ne soit trop tard. 2 chiffres à faire, ce n'est pas compliqué… Mais c'est mon sol qui m'appelle. Je me laisse glisser, le sourire vaincu en coin. Survient alors une présence presque blanche. Retrouver ton visage penché sur moi. Respirer ton cœur battre à cent à l'heure qui s'accroche à moi. J'en ai rêvé souvent de cette trêve. Qu'elle me porte et m'emporte ! Combien je l'ai aimé mon propre cœur, vraiment, mais il me quitte déjà. Avec son contenant d'émotions et tant mieux ! Désormais, le temps n'est plus. Il n'y a rien à pardonner. Ne reste au-dessus que l'écoute d'Amour en grand.  

         

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