L'empreinte de la tristesse

mamselle-bulle

Ces jours où tu te lèves avec l'empreinte de la tristesse.

C'est ici, juste là que le bât blesse.

Comme ces mulets torturés dont l'expression est issue.

Je me cogne aux murs et je tape dessus.

Je ne sais pas pourquoi, ni même comment.

Mais le mal revient toujours insidieusement.

Chaque fois je le combats et gagne la bataille.

Mais toujours j'appréhende le revers de la médaille.

Je me suis réveillée, trempée de sueur et de larmes.

Un cauchemar m'a réveillé comme un soldat qu'on désarme.

Je me suis levée avec peine, les yeux remplis d'eau.

Et j'avais mal dans tous les muscles, dans tous les os.

J'aurai aimé pouvoir rester couchée.

Mais la peur m'a poussé à me lever.

J'ai trainé ma carcasse jusqu'à la salle de bain.

Allumée la douche, laissée aller mon chagrin.

L'eau sur mon visage m'a ramené au réel.

Et j'ai compris que certains cris sont éternels.

Comment expliquer ce qui n'a pas de mots.

Ce qu'on se force à taire pour ne pas fondre en sanglots.

Fondre comme ce savon entre mes mains sous l'eau chaude.

Qui ne lave presque rien et me laisse penaude.

J'ai retenu le cri qui partait de mes entrailles.

Dessinée un sourire pour masquer les entailles.

A l'abris dans ces bras, je retrouve du sens.

A mes jours à mes nuits d'anciennes décadences.

Avec elle, je m'accroche à ce bout de bonheur.

Mais quand mes yeux se ferment, revient toujours la peur.

Une peur indéfinissable et sans description.

Qui me ferait tout perdre jusqu'à mon prénom.

Ressasser me fait craindre de perdre la raison.

La journée est finie je rentre à la maison.

L'empreinte de la tristesse laisse des marques invisibles.

Et même le temps qui passe ne rend pas insensible.

J'ai perdu des gens que j'aimais de différentes façons.

La journée est finie je rentre à la maison.

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