Les amants suspendus

Aujourd'hui amants,

Demain étrangers,

Le temps d'une chanson,

Nos âmes, enlacées.

Moi, j'ai le cœur à la fête,

Je pars l'esprit léger,

Dansons à en perdre la tête,

Demain n'est pas arrivé.

Regarde comme l'on s'aime,

À l'instanté,

Nul besoin de doux poèmes,

Pour s'embrasser.

Je jette tes mots à la mer,

Moi je cueille l'instant,

J'envoie valser tes prières,

On m'appelle volage ou encore Don Juan.

Cœur de pierre,

Ou sentiments en papier,

Il est vrai que je froisse tes lettres,

Mais je garde au chaud, tes baisers.

Il est des jours où l'on s'aime,

D'autres où l'on est lassés,

Mes états d'âme, je les sème,

Au gré du vent et des marées.

J'aime mille cœurs,

Autant d'âmes que de contrées,

Je suis ce voyageur,

De ville en ville, de quais en quais.

Je t'épouserai peut-être, ce soir,

Au clair de lune,

Pour demain, te dire au revoir,

Quelle infortune !

Vois-tu mon cœur balance,

Mes amours, mes chères,

Je vous nomme ainsi : intenses,

Douces, mais chimères.

Aujourd'hui amants,

Demain étrangers,

Le temps d'une chanson,

Nos âmes, enlacées.

Je vous aime,

« Entre guillemets »,

Mais jamais non jamais,

Ne vous posséderai.