Les bosseurs

À tous ceux qui se lèvent obligés et non-adepte du réveil 5 à 7.

Ring ! Ring ! Sursaut, ouvre l’œil et saut hors de couette.

Un souffle long, court, les paupières s’ajustent, fin du sommeil du juste

Pantoufle-peignoir, nu complet, pantoufle-nu, pieds nus-peignoir,

Nounours-nuisette, nue complète, nounours et nue, pieds nus-nuisette,

Une de tes mains ou les deux te gratte la coiffe ébouriffée ou le fessier

C’est le sacro-saint rituel du matin, le geste pour avancer

Sans le savoir ou zélé, t’as rejoint la salle de bain

Devant le miroir, tu tapes des mains et articules : je suis le meilleur

Ou tu souffles : pas bien et jure : vivement demain

Par manque de pouvoir, tu ne peux te projeter ailleurs

Fringué, toiletté, prêt à l’emploi pour une journée sensée

Insensée, sans boire le café, fumer, ou déjeuner pour la santé

Paré pour une longue étape printemps, été, automne, hiver

Concentré, moteur enclenché pour quatre saisons, soit fier.

Je pense à tous ceux qui triment des heures durant

Que ce soit par passion ou par obligation, c’est le même chant.

Faut subsister à ses propres besoins quotidiens, c’est évident.

Se lever, se bousculer, pour joindre les deux bouts, frustrants

Lève toi tôt ou tard, tu verras qu’on n’a rien sans rien

Rien sans rien, le verras-tu tôt ou tard ? Lève-toi.

À toi qui t’élèves à l’heure bleue, à l’aube, ou au crépuscule

Blasé, regarde les cieux, une minute ou deux, prend du recul

À tous ceux qui se démènent obligés et non-adepte du réveil 5 à 7

Ces quelques mots vous sont dédiés, à vous de gagner le sept.

Passez une excellente journée, ne vous prenez pas la tête.