"DANS LES BRUMES D’ÉPIGORE"

Les brumes d'Épigore ensorcellent mes mots de petites "chatouilles" m'effleurant d'une main voilée. Je me vide d'amour, détresse d'un cœur desséché demandant asile depuis tant d'amantes lunes. Tout ce gris, tous ces vaporeux instants, ces lointaines contrés criblées de pures silences - mon requiem - cette plongée dans ces mers solitaires, le clapotis d'une gourmande souffrance, l'oubli d'oublier cette mélodie celle qui pourtant me couvrait du peu de reste de ma dignité, d'un peu de cette lampée "d'un vain chant" qu'on m'accordait parfois, d'un peu d'une tendresse s'effeuillant, se desséchant.

L'exil de Branam, ce compagnon d'infortune, décidé à affronter les "dunes-vagues" menant à l'inconnu, au paradis de faux horizons, à ces falaises s'écrasant contre des rochers noirs de haine, m'embrume d'une longue et lente solitude en plaie béante. 

Les brumes d'Épigore lentement m'envoûtent, me fascinent comme s'éprenant de moi, d'un restant d'âme, de ce cœur battant le temps. Je fige. Je vomis. Je meurs… mourir aux odeurs d'amour suintant l'absence sur cette terre obscure aux confins des remblais embrumés d'Épigore.