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luxaeterna
DOIGTS (10)
Aussi normal que cela puisse paraître, nous, Humains, disposons de deux mains et deux pieds. Mais vous êtes-vous déjà demandé ce que représente réellement chacun de nos doigts, du pouce jusqu'au petit orteil ? Vous ne les verrez plus jamais de la même façon !
Main
Pouce (ou le doigt que nos enfants auront plus long que nous) : doigt multiple. Il laisse libre choix : il signifie que tout va bien ou mal par un simple cent quatre-vingts degrés. C'est également l'icône de Facebook mis dans les conversations lorsque tu ne sais pas quoi dire ou avec un interlocuteur ne méritant pas selon toi de lui accorder le temps précieux d'écrire « super ». Le « pouce en l'air » est souvent confondu en plongée avec « remontons en urgence ! ». Hommage à toutes ces sessions de plongée à cinquante mètres de profondeur soudain interrompues à cause d'un apprenti plongeur, dont toutes les huées suivant le retour au bateau le traumatisèrent au point qu'il s'abaissa depuis ce jour au masque et tubas et sa quête aux grains de café perdus. Le pouce est aussi la base pour compter les mois pairs et impairs pour les inadeptes au calendrier Iphonien ayant irrévocablement remplacé le papier et toute technique enfantine. Malgré son utilité frappante, le pouce est rabaissé par l'Humain : il restera à jamais restreint à la barre d'espace du clavier informatique. Navré le pouce, il fallait être plus grand !
Index : doigt Crash Test. Le machiavélique Humain lui fait tester si la plaque de cuisson est encore chaude, éteindre des bougies en compagnie de son ennemi juré soit-disant protecteur la bave, ou encore se délasser dans ces flammes pour prouver que ça ne brûle pas (enfin, ça dépend des fois). C'est aussi l'ennemi juré du stylo-plume qui semble avoir confondu l'index avec un papier buvard, surtout durant les examens où tu te rends compte à la toute fin de toutes les tâches d'encre sur ta copie. Ce doigt est également considéré comme l' « ancien », celui seul que les ex-technophobes utilisent pour un mot encore inconnu jusqu'a peu : le « tactile ».
Majeur (ou plutôt interdit aux mineurs): doigt susceptible. Il se lève à tout bout de champ pour souvent pas grand-chose. Surnommé doigt d'honneur mais pas vraiment honorable… Enfin, cela dépend de la définition que chacun donne à l'honneur… Mais ce n'est pas non plus un dictionnaire ici, levez-vous et allez chercher un Larousse !
Annulaire : doigt amoureux (pour la chanceuse main gauche). Missionné de la bague de mariage, c'est le symbole d'un bonheur admirable. L'Humain qui l'a trouvé porte fièrement l'anneau. Quant aux autres, leur annulaire nu leur rappelle constamment leur solitude. Certains aussi déshabillent l'annulaire lorsqu'ils vont au travail, mystère encore inélucidé... mais qui cause nombre de divorces. C'est aussi le doigt patient : il a l'honneur de porter, très rarement, la bague de virginité jusqu'au mariage. Chapeau l'annulaire, ce n'est pas le moment d'…annuler… ta promesse !
Auriculaire (ou petit doigt): doigt délaissé. Il paraît impossible pour l'Humaine, connue pour son impatience, d'attendre que le vernis sèche. L'auriculaire étant le dernier à devoir être fignolé, il finit souvent bâclé à la vue de l'heure qui tourne et de la soirée qui approche à grands pas. C'est aussi le doigt des tâches indignes : se gratter le nez, se curer les oreilles… je vous passe les détails.
Pied
N.B. : Ce qu'on appelle « doigts de pied » devraient officiellement porter les noms, respectivement, de bifux, depasus, centrus, pre-exterius et exterius (les latinistes qualifiés, c'est le moment de rentrer en piste !). A votre guise s'il vous arrive de dire : « Mais chérie attention voyons, tu m'as marché sur le pre-exterius ! ». Ainsi, voici les noms plus "communs" (plus ou moins je vous l'avoue) donnés à nos chères affables extrémités qui supportent notre poids à longueur de journée.
Hallux : doigt farceur. Dans un moment d'ennui mortel, on attrape grâce à lui un stabilo puis l'on tente d'écrire son nom avec. Je dis bien l'on tente, car la feuille stabilotée a étrangement tendance à ressembler aux empreintes de peinture de nos petits petons de gosse, avec l'hallux qui bave toujours sur les autres doigts de pied. Très copain avec l'ongle incarné, l'hallux a aussi une étroite collaboration avec la corne dont l'Humain aurait bien aimé se passer. Surtout l'Humaine, qui déjà souffre avec ses talons aiguilles toute la journée et qui en plus se retrouve avec des pieds en béton quand vient le soir. C'est vrai qu'il y a plus glamour…
Secundus : doigt héréditaire. Selon sa taille et sa forme, il caractérise vos origines. Si le secundus est égal ou même dépasse l'hallux, c'est une chance pour vous d'assumer vos pieds ! En effet, mille histoires rocambolesques d'origines s'offrent à vous : Romaine, Egyptienne… lâchez-vous pour attirer l'attention de celui ou celle qui habillera peut-être un jour votre annulaire gauche.
Tertius : doigt affectueux. En dépit de sa troisième place, la nature ne lui a pas accordé la grandeur et le pouvoir du majeur de la main. Il contribue simplement au banal dégradé des orteils ou est parfois même soumis à la taille de son rival le secundus. Sa caractéristique est son grand amour envers le quartus : le tertius se sent soudain obligé de câliner son aimé (les pieds seraient-ils plus ouverts d'esprit que la tête de l'Humain face à l'homosexualité ?) au moment même où sèche ton vernis, souvent l'indélébile rouge carmin, qui s'incruste dans les rainures du carrelage blanc étincelant de la salle de bain.
Quartus : doigt cache-cache. Camouflé par le quintus, il joue plus contre qu'avec l'Humain. Son passe-temps favori est de s'amuser puérilement avec les bulles de savon sous la douche. Ainsi, il repousse le gros doigt de l'Humain qui vient tenter de contrarier son loisir. De même pour l'essuyage. Ah, c'est donc lui le responsable des champignons…
Quintus : doigt sadique. La plupart du temps, on ne voit pas même l'ongle du quintus ou celui-ci est si petit qu'il en devient ridicule. Pas pratique pour le vernis, mais bon, ce n'est pas grave, le vernis sur les pieds, ça ne se voit pas. Sauf quand l'été et les sandalettes prennent soudain l'Humaine de court ! Par contre, les coins de l'ongle (si présent!), eux, sont aiguisés. Une douleur atroce trop souvent dénigrée saisit l'Humain lorsque l'angle de l'ongle du quintus rentre dans le quartus. Puis s'enchaîne un domino de souffrance : le quartus rentre dans le tertius, etc... De plus, le quintus est toujours celui que l'on se cogne et qui frotte à la chaussette qui elle-même frotte à la chaussure en prenant évidemment bien le soin de déteindre dessus…
De toute façon, les pieds, c'est moche et ça pue.