Les elfes et le dragon.

Yvette Dujardin

Dans une forêt, vivent tranquillement, Amuril et Vimendel, deux elfes amis depuis le jour de leur naissance. Leur maman, les ayant mis au monde le même jour.

Pour jouer, ils aiment embêter le vieux Isior, qui ne voit plus bien clair.

Des petits cailloux, jetés, près de lui, l’un après l’autre, comme si quelqu’un marchait et Isior, à chaque fois disait : Qui est là ? C’est toi, Elvélindë.

Mais il sait qui fait ça, il n’est pas si aveugle que cela, mais les enfants sont si content, donc il joue le jeu.

Elvélindë, la petite fille d’Isior, si jolie, avec ses ailes scintillantes, Amuril tombé amoureux, à son passage, il en reste bouche bée.

Elle, impassible, fait semblant de ne pas le voir, et s’envole chez elle.

Les anciens racontent le soir à la veillée l’histoire du dragon noir qui vit dans une grotte cachée dans le flan de la montagne, juste au bout de la vallée, à la limite de la forêt où vivent Amuril et tous ses compagnons. Il garde le passage et chaque fois qu’un habitant essaye de passer devant la grotte, il sort en claudiquant d’une patte sur l’autre, lourdement mais vivement. Il ouvre sa grosse gueule et lance d’immenses flammes rouges, bleues, jaunes dans un bruit infernal d’ouragan en dévastant tout autour de lui.
Malheur à celui qui se trouve sur son passage, car dragon noir brûle tout se qui passe à sa portée.

Car dans la vallée, vivent des êtres grand et forts, mais les elfes restent sagement dans la forêt, personne ne sait qu’ils sont là, quand vient un géant, ils se cachent, deviennent des fleurs, de l’herbe, ils se confondent à la nature. Ils sont magiciens.

Amuril est un garçon intelligent et très curieux. C’est pour cela qu’il voudrait bien voir ce qui se passe hors de la forêt, et voir le dragon, Isior, lui a dit un jour, qu’il était toujours là, il était éternel.

Tous les matins, avec Vimendel, il se rend au ruisseau y puiser l’eau, ainsi que tous les enfants du village. C’était lourd, pour deux petits garçons, leurs ailes arrivaient à peine à les soulever. Un matin, Amuril, voulu aller voir le bord de la vallée, mais Vimendel, la peur de voir un dragon, refusa.

Il prit la décision, un matin, d’y aller seul. Un éboulement de gros rochers empêche nos amis de passer par là, mais lui, le joli ruisseau, passe où il veut entre les cailloux. Il dévale la pente douce, arrose les petits jardins devant les maisonnettes et poursuit son chemin au bout de la vallée.

Donc, ce matin, Amuril s’approche un peu plus que d’habitude et voit pointer le bout de la gueule du dragon, derrière le rocher. Un œil apparaît puis les deux yeux qui se tournent sur lui. Amuril, prêt à s’envoler, la peur lui sert le ventre, mais il attend. Les naseaux du dragon, s’écarquillent, les mâchoires s’entrouvrent, un bout de langue se montre puis la pointe d’une flamme.

Effrayé, Amuril, prend ses ailes à son cou, et court se réfugier dans sa maisonnette. Sa mère étonnée de le voir si tôt, lui demande ce qui se passe, mais il ne peut pas, la peur l’en empêche. Croyant à une bêtise que son garnement aurait faite, elle ne dit rien. Il lui dira plus tard.

Dans la nuit, sur son lit, pas moyen de dormir, il pense à la conduite à prendre, il faut que tous les enfants, ensemble attaquent le dragon, et son plan mis au point, il s’endort.

Le lendemain, il demanda à son ami de prévenir tous les enfants du village, qu’un grand rassemblement se fera dans la cachette secrète, vers 11heures.

Une envolée, de petits elfes, qui passe au dessus des quelques adultes de sortie, fit grosse impression. Les parents avertis, se demandent ce qui se passe, pour que leurs rejetons, volent ainsi vers un même lieu. Ils connaissent la cachette secrète, un adulte est toujours de service, pour que rien n’arrive à leurs progénitures.

Assemblés en cercle, la vingtaine d’enfants, écoutent Amuril, faire sa proposition, aller chasser le dragon, qui empêche leurs parents d’aller dans la vallée.

La plupart, se disent, il devient fou, cela doit être la proche adolescence, qui le rend si intrépide et stupide. Attaquer un dragon, si cela était possible, les parents l’auraient fait déjà.

Mais, Amuril, maintenait son plan. Elvélindë prit la parole, et soutint le plan, c’est tout à fait possible de réussir dit-elle, de toute façon, si jamais cela ne pouvait se faire, ils pouvaient s’échapper, grâce à la magie.

Amuril, n’en revint pas, il buvait les paroles de son amie, enfin, elle le remarquait. Il dit : levez les mains, ceux qui viennent avec moi ? 10 mains se lèvent, les autres baissent la tête. De colère, Elvélindë, les traitent de lâche et se plaçe près d’Amuril et dit : Moi je viens, je n’ai pas peur, s’il dit que cela va marcher, alors je le crois ! De ce fait tous levèrent la main.

─ Alors, aller chercher votre matériel et rejoignez moi au bord du ruisseau près des rochers.

Quand tout le monde fut rassemblé, Amuril, leur dit de remplir leur seau d’eau, et attendre.

Un crépitement se fait entendre, personne ne bouge dit Amuril, de toute façon aucun ne le pouvait, la peur les clouaient sur place. Quand il sentit la chaleur des flammes qui comment à fuser et à poindre au dessus des rochers, Amuril hurle : Allez y !

Et tous de jeter dans la gueule du monstre l’eau du seau qu’ils ont tous remplis. Un crépitement se fait entendre, personne ne bouge, silence total, mais prêt à s’envoler.

Un raclement de gorge les fait sursauter, ils n’en croient pas leurs yeux, l’énorme dragon noir tousse et crache des nuages de fumée noire. Amuril, ordonne de jeter une fois encore de l’eau, que tous s’empresse d’exécuter, et de lancer une dernière fois, dans la gueule du dragon.

Celui- ci, dépité, essayant de cracher ses flammes, impossible, il ne crachait que de la fumée. Toute l’eau avalée, avait éteint le feu. Il n’était plus qu’un dragon ordinaire, et fit sa soumission aux elfes.

La première à le chevaucher fut Elvélindë, elle cria, tous dans la forêt. Et suivant la cavalière si particulière, tous volèrent derrière elle et le dragon, et c’est ainsi qu’ils semèrent l’effroi, dans la communauté.

Mais après explication, les parents, acclament et embrassent leurs progénitures, surtout la maman d’Amuril, si fière et celle d’Elvélinde aussi.

Tous caressent le dragon qui se prête au jeu, gentiment, maintenant il n’est plus solitaire, et grâce à la magie des elfes, le grand chef, lui a fait don de la parole.

Maintenant il peut raconter, devant son auditoire, tous les pays qu’il a vus, leur dit que la terre est ronde, ce que ne comprend pas Vimendel, comment c’est possible et que l’on ne tombe pas. Et dragon surnommé par la communauté Draoch, de donner des cours. Lui qui avait fait le tour du monde.

Dans un coin, Amuril et Elvélindë, se tenaient la main, puis il osa un baiser.

Que la vie est belle dans la forêt !

Et nous, pauvres humains, qui ne pouvons plus voir ce qui ce voit ! La nature, qu’ils préservent, nous la détruisons, c’est pourquoi, jamais ils ne se montrent à nous ! La magie, met un miroir devant nos yeux, pour nous voir, tels que nous sommes.

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