Les Iris (17)
Alain Balussou
pièce 17 de DESHERENCE- parag 1, Les Prémices
Violet, l'iris colonise
les cimetières de chez nous.
Au coin des murs, où se dénoue
le vent du nord en mille brises,
quand renaît le temps des cerises
il pique ses lances verdies
au souffle des morts endormis
vers le clocher blanc des églises.
Puis il fleurit hâtivement
à la couleur épiscopale
dispersée par taches étales,
elles dureront un moment.
Mais peu importe, à nos parents,
aux anciens dormeurs androgynes
sous le feutrage des racines,
la palette de ce printemps.
Calfeutré l'hiver dans la terre
et ses feuilles l'iris attend,
en froide patience il prend
son mal, au coin des cimetières.
L'été reviendra mais nos frères
ne savent le trop ou l'assez
et dans leurs costumes glacés
ne se lamentent ni n'espèrent.
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Joli poème concernant une fleur qui semble ici décriée ou est-ce une interprétation erronée de ma part ?
· Il y a environ 5 ans ·Sy Lou
fleur un peu méprisée, dans sa forme sauvage, par ceux qui n'en perçoivent pas la noblesse (noblesse subjective, évidemment)
· Il y a environ 5 ans ·Alain Balussou
des iris comme des cierges
· Il y a plus de 5 ans ·(ici ce sont des marguerites dans le sable des allées)
Susanne Derève
increvable et austère, l'iris, le premier à fleurir et ne demandant ni soins ni arrosage ; la marguerite paraît plus sympathique mais, elle, elle ne tient pas le sol des talus
· Il y a plus de 5 ans ·Alain Balussou
Nous voilà aux portes de l 'hiver,
· Il y a environ 4 ans ·le souffle suspendu
sous le manteau de glace :
aurais-je assez attendu
le sommeil de la terre,
que les mois trépassent,
que les jours soient rétrécis,
et la nature assoupie ?
Je serai dans l'attente
de temps plus cléments,
mes racines sont encore méfiantes,
et loin est le printemps.
En attendant la relève,
je me suis contenté de rêve,
je retiens ma sève
jusqu'à la fin de la trève ,
Je renais de mes cendres,
quand la douceur arrive
mes teintes les plus vives
dédaigneront décembre
car ma patience n'est qu'un prologue
qui prend fin en avril ;
je suis encore fragile
et représenté chez Van Gogh
je produis des fleurs pâles,
de couleur épiscopales
que les hommes nomment iris,
mes feuilles sont lisses.
Je pousse au coin de l'église,
développe mes rhizomes
avec les psaumes,
qu'emportent la brise.
Certains de mes cousins
ont pris fantaisie de changer de teinte
( ce n'est pas la faute du peintre,
qui les coupa dans le jardin voisin ),
mais voyez-vous ,je n'ai aucune envie
de finir ma vie raccourci ,
condamné à flétrir dans le vase
d'une maison bourgeoise...
rechab
un petit vent aigrelet que j'aime bien
· Il y a plus de 5 ans ·Gabriel Meunier
J'allais oublier...un petit vent aigrelet qui nous emporte très loin...
· Il y a plus de 5 ans ·Gabriel Meunier
tu lis bien
· Il y a plus de 5 ans ·Alain Balussou