Les jeux de l'arène (4)

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Laurie et Zack n'arrivent pas à détacher leurs yeux de ce message irréel. Une blague, cela ne peut être qu'une blague ! Une camera cachée peut être ! Mais, un nouveau message vient enlever tout espoir que cette histoire se finisse en rires : les visages terrifiés d'Adam et d'Anna sur l'écran du téléphone portable.

Un gémissement s'échappe de la bouche de Laurie alors que son beau fils fixe encore la photo avec une expression indéchiffrable. Lorsqu'il prend la parole, son calme impressionne Laurie. « Maintenant, on sait que c'est sérieux ! En plus, ils nous surveillent en ce moment même vu qu'ils nous ont vus nous disputer. On a pas d'autre choix que de leur obéir. Mais, pourquoi ils font ça ? Que veulent ils ? De quel jeu parlent ils ? »

Un nouveau message vient interrompre les interrogations de Zack : « Bien vu ! Tu es un candidat prometteur. Maintenant, vous reprenez la route. Si vous tentez de parler à qui que ce soit de ce jeu, les conséquences seront désastreuses. Devinez pour qui ? »

Sans se concerter, ils montent dans la voiture et Laurie déclenche la conduite automatique. La voiture s'engage alors sur la bretelle d'entrée d'autoroute. Chacun est plongé dans ses pensées mais Zack interrompt ce silence :

« Essaye d'appeler avec ton téléphone ! Euh s'il te plaît. »

« Pourquoi faire ? Si je le fais, vu qu'ils nous surveillent, on met en danger Adam et Anna. »

« Oui, ils nous surveillaient sur le parking mais là, on est dans la voiture ! Et puis, faut que je vérifie quelque chose d'important. »

« Non, pas question ! »

« Il faut essayer ! »

« Mais, au fait, et ton téléphone portable ? »

« Appelle et je t'expliquerai ! S'il te plaît .. Fais moi confiance pour une fois ! »

 " Apelle et je t'expliquerai ! S'il te plaît ... Fais moi confiance pour une fois ! "

Ces derniers mots réussissent à convaincre Laurie. Elle compose le numéro de la police et là, rien, pas de tonalité ! Normalement, les numéros d'urgence sont toujours accessibles . Vérifiant son écran, elle constate que son appareil détecte bien un réseau. Elle essaye à nouveau de joindre les services de police. Toujours aucune tonalité. Quelque soit le numéro composé, son téléphone ne sert à rien. Un nouveau message brisa le silence :

 « Pas la peine d'essayer ! Ne recommencez pas ! »

Son beau fils lui sourit alors étrangement :

« J'avais raison. On est coupé du monde, nous ne pouvons contacter personne ni par téléphone ni par mail ni par texto. Mon portable est dans le même état malgré la présence de réseaux dans le secteur. Et même dans la voiture, nous sommes surveillés constamment»

« Comment l'avais tu deviné ? »

« Tout à l'heure, j'ai menti. J'étais bien sorti de la voiture et en plus je l'avais laissée ouverte. Papa et toi étiez partis avec les clefs. J'ai eu peur que papa se mette en colère contre moi. »

« Mais pourquoi étais tu sorti ? »

« Je jouais à mon jeu en réseau quand d'un coup, ce fut l'obscurité ! Mes lunettes de jeu se sont éteintes et tous mes accès internet se sont désactivés. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Je suis sorti en me disant que peut être la voiture interférait avec les connexions. Je me suis donc éloigné de plus en plus mais rien n'y a fait. Je me suis rendu compte que même mon téléphone ne fonctionnait plus. »

« Tu veux dire que des personnes ont réussi à nous couper du monde en mettant hors d'état de fonctionner tous nos moyens de communication. Mais qui aurait les moyens de faire ça ? Et surtout pourquoi ? »

« Je ne sais pas mais une chose est certaine, on est coincé ! »

Après cette affirmation exprimée avec une froideur qui glace Laurie, Zack ne dit plus un mot et se rencogne contre la portière avant de fermer les yeux. Sa belle mère l'observe pendant quelques minutes, ne sachant plus quoi penser ! Trois ans qu'elle est entrée dans sa vie et pourtant, il lui semble chaque jour plus étranger. Anna ! Sa petite Anna ! Elle avait l'air si terrifiée. Rien que de repenser à son visage, la panique la submerge à nouveau. Elle se met à trembler et à pleurer de façon incontrôlable. Malgré sa main posée sur sa bouche, ses gémissements attirent l'attention de son beau fils qui semble l'observer tel un animal curieux.

« A quoi ça sert de pleurer ? Je n'ai pas besoin d'une hystérique sur les bras ! »

Honteuse que ce soit ce garçon de 14 ans qui la rappelle à l'ordre si durement, elle acquiesce et se cache le visage le temps de reprendre ses esprits. Dès lors, la route défile sous leurs yeux dans un silence morne. Au bout d'une heure, Laurie se rend compte d'une chose assez étrange : ils n'ont aperçu aucune voiture dans un sens comme de l'autre sur l'autouroute A6 qui est tout de même la plus fréquentée de France. Elle veut en informer son beau fils mais le voyant endormi, préfère garder cette information pour le moment.

Cela fait maintenant 3 heures qu'ils roulent, 3 heures que son mari et sa fille ont disparu, 3 heures que le cauchemar a commencé.  

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