Les jeux d'eau de la vie
aile68
Libérer les libellules, les lucioles, les tourterelles, voir avec les yeux de la malice, se prendre pour Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, dérober des biens mais pas la vie, tutoyer les sommets, dénicher de jolis coins dans la nature, au bord d'une rivière, de petites cascades dorées, souriantes comme ma soeur qui sait voir avec les yeux du coeur. Passer la nuit à écrire, me maintenir éveiller jusqu'au lendemain, aller la faire cette chasse aux papillons, choisir toute la vitalité d'un matin d'été, accompagner les enfants dans leur éveil et taquiner les abeilles. Le jour a chaud, le soleil darde ses rayons à la mi-journée, venez voir le festival qui gonfle joues et cornemuses à la recherche de la plus haute note.
Faites sauter les pop-corn, exploser les décibels juste pour le fun, réveiller les villes dortoirs, proposer des vacances à la terre entière, même à ceux qui ne partent pas, partir à cent à l'heure sur la chaussée, craquer pour un ourson en chocolat à la boulangerie du tramway, tous les jours c'est mercredi. Orages d'été, grêlons en montagne, rosée des prés, liserons des jardins, marmelades et confitures rares. Vider le pot de crème glacée, de crème fouettée, comme Sophie, s'inventer des malheurs et grandir un peu. Faire tourner l'heure, les aiguilles d'une montre, d'une pendule, se changer la tête, les idées, les embellir, les orner des vers de Maurice Carême et Paul Fort réunis.
C'est l'été, ne plus se poser de questions, parcourir pied nu ou en mocassins comme les Indiens d'Amérique, le long chemin qui mène à la joie de vivre. Prendre des nouvelles de la patrie, de la bonne nuit plein d'ivresse, savourer les petits pains au chocolat tout dégoulinant de chaud, courir après le bus qui mène à la maison des collines. Chanter, gazouiller "vive les vacances!", lunettes sur le nez ou sur la tête, voir la vie chacun comme il la sent avec les copains et les copines à ses côtés. On a tout mangé la confiture de Maman, on ira chercher des fruits dans le verger et on en refera, les doigts tout dégoulinants, tout collants. Images du pays et de la montagne réunis, lointains souvenirs angéliques d'une saison qui invite chaque année à la joie de vivre et les jeux d'eau de la vie.
Comme Christophe, j'ai un peu de mal avec la nonchalance en ce moment :o)
· Il y a plus d'un an ·daniel-m
C'était une maison bleue?
· Il y a plus d'un an ·Christophe Hulé
Ah non, flûte, une saison bleue, le temps des confitures et, aujourd'hui, de la déconfiture.
· Il y a plus d'un an ·Christophe Hulé