Les larmes de sangs de nos âmes

Patrice Merelle

Les larmes de sangs de nos âmes

I

J’ai contemplé le fiel de nos égouts,

J’ai écouté les sonorités de nos dégouts,

J’ai vu le mauvais côté de notre vie,

J’ai découvert les dépotoirs de nos envies.

II

Et la colère, qui cachait notre rancœur,

Grimace devance la glace comme un singe,

Nous prend au travers des tripes et du cœur,

Et nous étend sur le fil comme un vieux linge.

III

Arrive notre destinée, agréable en notre désarroi,

Importune nos têtes, agace nos murs des discrédits,

Et contre notre supérieur jugement, notre émoi,

Et contre nos spectacles d’horreurs, je me maudits.

R

Couler des larmes de sangs de nos âmes,

Pleurer des rivières de sangs déversées,

Couler des larmes de sangs de nos âmes,

Qui garnissent nos tristes pensées altérées.

IV

Et l’eau insalubre de nos vies s’écoule,

Sur les champs de nos banlieues et de nos cités,

Et la vente de la chair, sur les étals, croule,

Dans nos rues jusqu’à la tombée de l’obscurité,

V

Affalé dans nos vices et nos dévotions,

J’ai vu tant de démons sans noms,

Au visage de présidents, de sociétaires,

Aménager nos agonies en scandant de l’air.

VI

Nous ne pouvions pas entendre pour parler,

Nous ne pouvions pas résister de peur,

D’être éjectés sur un pan du trottoir pour pleurer,

Nous avons vendus nos âmes aux industries de labeurs.

R

Couler des larmes de sangs de nos âmes,

Pleurer des rivières de sangs déversées,

Couler des larmes de sangs de nos âmes,

Qui comblent nos tristes pensées altérées.

VII

Toute cette rage, pour couler des larmes de sangs,

Toute cette rage, pour verser le premier sang,

Toute la rage d’une révolution dans nos rangs,

Toute la rage à faire valoir, si réel, dès à présent.

© Patrice Merelle 17-03-2013

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