Les liens de l’Attachement
Hervé Lénervé
Comme cela, à brûle pourpoint, j'aurais tendance à dire oui ! Car je veux rester optimiste et je pense qu'avec le temps qui passe les brûlures se cicatrisent.
Les blessures ont un temps de guérison différent à chacun. Aussi, dans un but taxinomique des durées, je vous dresse une liste exhaustive et croissante des échelles de temps de guérison.
1) « Une seconde. » Pour celui qui avait déjà programmé l'assassinat de sa femme en lui filant un peu de mort aux rats, chaque matin dans son lait chaud depuis plus de six mois. « Putain, qui aurait dit, à la voir si fragile, qu'elle avait tant de résistance, la petite maigrichonne ! »
2) « Une heure. » Pour celui qui n'était encore qu'au stade du projet de son assassinat. Les assassins pusillanimes ne passent à l'acte que poussés dans leur derniers retranchements, des retranchements ultimes qui débouchent sur des concessions à perpétuité.
3) « Un jour » Pour celui qui n'avait pas encore réservé les billets pour s'envoler avec sa belle maîtresse vers des îles exotiques.
4) « Deux semaines » Pour celui qui devant le notaire attend la lecture du dernier testament de feu son épouse. De cette lecture dépendra son état d'humeur : « Merci, ma chérie, tu étais une véritable Sainte ! » ou « Putain ! La salope ! Tu étais vraiment une sacrée salope ! » Mais n'influera aucunement sur le laps de temps d'oubli, deux semaines pour avoir ce rendez-vous. « Ah, les notaire ne sont pas pressés d'en finir… avec la mort des autres ! »
5) Deux mois pour celui, qui négligeant, n'avait pas encore commencé ses recherches sur les sites de rencontre. Les amants procrastinateurs ne font que rarement des éjaculateurs précoces.
6) Un an, cela commence à devenir sérieux, pour celui qui vu son état ou son physique avait déjà eu une chance inespérée de trouver une conjointe qui soit humaine ou presque.
7) Deux ans, pour celui, qui amnésique, ce réveille tous les matins en s'étonnant que son petit déjeuner ne soit pas déjà servi.
8) Deux ans, aussi, pour celui qui aimait sa femme par manque d'imagination ou d'ambition et étant un piètre cuisinier, finit par succombé d'une intoxication alimentaire.
9) Deux ans, encore, pour celui, qui aimait tendrement sa femme, d'un attachement indéfectible, mais qui attendait patiemment un infarctus du myocarde pour se suicider.
10) Et pour finir, puisque tout a une fin en date d'obsolescence périmée. « Une seconde » pour celui qui, d'un amour sincère et désintéressé, se poignarde sur le corps de sa Belle avec le même couteau de cuisine, le plus grand, celui qui ne sert jamais ou une seule fois dans sa vie. Le même avec lequel il avait charcuté son Amour pendant des heures.
Et oui, le temps n'est jamais le même à chacun, le temps est psychologiquement une question d'amour.
Codicille : une vie entière, du moins ce qu'il en reste à souffrir d'une perte inconsolable, pour celui qui aimait simplement et bêtement sa femme.
***
Le temps est une Histoire d'Amour et on sait comment finissent en général toutes les histoires d'Amour.
Excellent
· Il y a presque 7 ans ·J'adore!!!
unrienlabime
T’es mariée, j’espère ?
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé
Oui oui et pour mon mari l'option 10 me paraît sans aucune prétention la plus probable.
· Il y a presque 7 ans ·unrienlabime
C’est ce que l’on croit toujours, par plaisir de le croire ! ;o))
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé
Oui!!!!
· Il y a presque 7 ans ·unrienlabime
Les liens tiennent en fonction du noeud.
· Il y a presque 7 ans ·yl5
A part si c’est un nœud coulant !
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé
j'adore. Bel équilibre entre le tic des manies (pas mamies, hein) et le tac des regards acérés...
· Il y a presque 7 ans ·Gabriel Meunier
Tu adores ? Tu ne serais pas un peu psychopathe, toi ?
· Il y a presque 7 ans ·Hervé Lénervé