Les mains du piano.
la-tete-en-neige
On n’imagine pas les ravages de ses mains. Je suis allongée sous un rectangle d’ivoire, et la mélodie résonne dans ma tête. Sur ma tête, elle cogne, contre du bois, des boucles de métal. Ses mains jouent. Sans arrêt. Sans arrêt, il me frappe, à jouer, comme ca. Je ne suis que la poussière d’une mélodie, l’ombre d’un bloc au teint blême, l’interstice entre le bois vernis et le hachoir. Je l’écoute sans l’écouter, quand il se joue de moi, j’ai les oreilles fermées. C’est lui qui les ferme, il appuie sur la touche, mord les lèvres, mange ma bouche. Cet homme est étrange. Cet homme parle le silence couramment. Je le sais. Je dors sous le pétale de ses fleurs. Je frétille à sa vu, trousseau de clé allongé, au sol. On n’imagine pas les ravages de ses mains, qui arrangent mon humeur comme la coupe d’un bouquet. Un bouquet parmi tant d’autre. Mais moi, qui l’attends, si longtemps, ne suis finalement, que la fleur séchée, oubliée, au coin d’une pédale de piano, brisée.
Et cet homme s'en est allé... et toi tu en as retrouvé un... de bien.
· Il y a plus de 13 ans ·le-cariboo
Les cordes frappées du sensible...c'est un vrai apaisement que de te lire...
· Il y a presque 14 ans ·leo
Le silence couramment.
· Il y a presque 14 ans ·Marcel Alalof