Les maux et les gens.

Le problème entre les mots, et les gens, c'est qu'ils entretiennent un mauvais rapport. 

Si j'ai arrêté de parler, de prononcer le moindre mot du jour au lendemain, c'est qu'moi j'ai compris que ça servait plus à rien. Mon poumon gauche en avait sa claque de s'époumoner pour pas un rond, puis l'droit n'en parlons pas, moins il en fait mieux il se porte. 

J'ai essayer pourtant vous savez, de m'exprimer, de chuchoter, de hurler, d'balbutier, mais c'était comme gueuler dans les oreilles d'un sourd. J'me démenais devant un monde aveuglant et aveuglé. Alors j'ai arrêté d'l'ouvrir quand on m'le demandait, c'était avant qu'il fallait qu'on m'écoute, quand j'avais besoin d'aide, et que mes cordes vocales se brisaient à chaque appel au secours que j'osais lancer. 

La vérité c'est que je suis fatiguée, pas que j'ai plus besoin d'aide, juste que je suis plus capable de m'exprimer, et que même si j'étais en mesure d'le faire, qui m'ecouterait vraiment, dîtes-moi qui en a vraiment quelque chose à taper d'une gamine paumée dans mon genre, c'que les gens veulent, c'est pas des problèmes venus d'ailleurs, c'est des solutions, mais moi, du haut de mes 17 ans et mes 67 cicatrices, j'en ai pas, alors le monde veut pas d'moi, et moi j'veux pas de lui. 

Ça m'flingue pourtant cette vie d'adulte adolescente, ces choix qu'on m'impose et qui m'explose, j'voudrais qu'on me foute la paix avec mon assurance vie, ma retraite et mon pot de fleurs, mon passé et mon futur pas encore présent. 

J'ai été assez naïve pour croire qu'il suffisait d'enclencher le levier de la vie pour que tout se déroule normalement, mais finalement tout s'écroule. Y'a l'sol qui s'fissure à chacun de mes pas, et mon rythme cardiaque qui ralentit à chaque battement. 

J'ai pas encore trouver le bouton pour les fins heureuses, soit parce que la mienne n'a pas encore été écrite, sois parce qu'elle n'existe pas. 

Le problème entre l'homme et les maux, c'est qu'ils entretiennent de trop bons rapports. 

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