Les poches pleines, la tête vide.

J'entends déjà d'ici, ceux qui disent que ça ne changera pas des autres jours, laissons les médire tranquillement et écrivons sereinement la tête pleine de courants d'air. Si quelqu'un pouvait, d'ailleurs, fermer cette putain de porte dans le fond du couloir de mon crâne, ça m'arrangerait.

Donc, voilà, les gars, c'est l'histoire de… l'histoire des…

Je n'ai jamais aimé l'Histoire au collège, mais j'aimais tant la prof d'Histoire que cela compensait, pas pour les notes, certes, mais pour l'heure passée ensemble. Par contre, n'aimant pas la Géo aussi, la prof de géo ne me branchait pas du tout, peut-être parce qu'elle avait les mêmes moustaches que ma mère. Va savoir, avec les attirances c'est compliqué, pourquoi une telle attire, pourquoi une autre repousse ? J'ai bien une petite idée, mais elle ne vous plaira pas, elle est psychanalytique, mais c'est la seule que je connaisse. Maintenant je ne vais pas vous embêter avec ça, vous avez comme tout le monde des impôts à payer, des factures qui s'allongent dans les boites aux lettres, votre gilet à repeindre en jaune et d'autres chats à fouetter.

Comme me le disait hier une très bonne amie à moi et pas à vous.

-         Hervé, tu es insensible, tu ne penses qu'à toi, finalement tu es le pire des égoïstes que je n'ai jamais connus.

Je répondais à ma très bonne ex-amie.

-         Et que fais-tu de mes deux dépressions et mes six tentatives de suicide, si ce n'est pas de la sensibilité exacerbée, ça !

-         Même pas, tu n'as essayé de te tuer sans beaucoup de réussite, d'ailleurs, que pour toi-même, pour ta petite personne, parce que tu étais insatisfait que le public ne te reconnaisse pas à la hauteur du talent que tu crois avoir, mais que tu n'as pas comme dans l'amour hongrois où hongrois qu'on baise, mais on ne baise pas.

Mon ex très bonne amie était très séduisante et quelquefois nous avions hongroisés  ensemble. Je tentais encore d'atténuer ses  critiques pour la poésie de notre histoire.

-         Tu te souviens, quand même, que j'ai tenté de m'autodétruire pour toi, car j'estimais que ton amour n'était pas au niveau du mien. Rappelle-toi, le jour où quémandant un baisé d'au revoir, tu me dis, « on verra ça demain, car je veux garder une bonne impression de notre soirée et une haleine fraîche. » J'avais trouvé ta réplique acide et cruelle et est-ce ma faute, si après avoir creusé un trou, je n'ai pas réussi à m'ensevelir avec ma pelle, tu aurais pu me donner un coup de main ce soir-là, pour me recouvrir, mais non tu étais déjà partie te découvrir avec mon meilleur ex-ami.

Moralité : on n'est vraiment pas aidé par les femmes dans la mort et par nos meilleurs amis dans la vie.