Les Tourterelles Turques

aude-castell

A l'ombre bleue de mon figuier,

Deux tourterelles se reposaient.

L'une assise, l'autre debout à ses côtés,

Ce matin, la lumière gouttait sur la rosée.

La jeunette portait une robe claire,

Son amoureux un plastron gris perle.

A quoi me faisaient-elles penser?

Peut-être un tableau de Monet...

Un frou-frou d'ailes les envole,

Sur le grand pin elles se posent,

Et Monsieur roucoule à tout va,

Dodelinant deci-delà.

Puis, s'élancent toujours à deux,

Pour un ballet tout en haut des cieux.

Chandelle, plané, charmant pas de deux !

Que de grâce dans leurs jeux !

Jolies Sarrasines, venues des Balkans,

Il y a maintenant plus de quarante ans.

Jamais invasdion ne fut si sympathique,

Aucun conquérant aussi charismatique !

Brise d'ailes, en robe d'aquarelle,

Se sont posées les tourterelles.

Et je vois à leur cou, un demi collier noir,

Tel des mariés portant alliance au doigt.

A l'ombre bleue de mon figuier,

Deux tourterelles s'aimaient.

Lumière d'un matin ruisselant de rosée,

J'aurais aimé avoir le talent de Monet...

Novembre 1998

Merci à Jean Ferrat pour la magie de ses musiques et paroles et à ces deux tourterelles qui m'ont offert cette scéne de jardin.

Signaler ce texte