Les trois mousses queutards

suzan-comfort

Les trois mousses queutards.

… pour les inconditionnels du bar*.

A trop prendre la mer et souvent l’océan,

Par dix nœuds à l’arrière et plusieurs coups de vent,

Des marins de Paimpol et leurs bouts rugissants,

Bravèrent des heures Eole dans un combat sanglant.

Affrontant les Sarcasmes et les vents de Cuba,

En amiral à moules et par une purée de pois,

Tel Alexandre du mât et les trois mousses queutards,

Le patron prit la barre et son second un quart.

Et ça gîte dans leurs focs, ça hue dans le cacatois,

Des morues au filet et de la raie aux noix,

Que de bourriches pleines à vider, en cale sont,

Amarrés à leur bite autant que des âmes sont.

De sirènes en corsaire, triangles et bermudas,

Conscients de l’effet mer, des pis aller qu’elle a,

A hisser haut le mât et laisser l’effet se faire,

Les pêcheurs, toujours cap, barrèrent machine arrière.

Moralité : rien ne vaut une bonne bite à terre.

Heureux qui comme Ulysse n’a pas le mal d’Homère :

Qu’un jour le goût vert n’aille jusqu’à virer de bord,

A ne plus dire Morlaix, plus aucune l’Armor !

A toi, mon breton adoré.

* … et les assidues au loup, voire au loup-bar.

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