Les vilains 4

Nous passions, tous les étés, chaussés de nouilles aux pieds. Pour pêcher l'écrevisse dans les rus d'eau, car dans les rues d'villes, il y en a peu, c'est pratique. Mais ça ne vaut rien pour patauger dans les bouses fraîches.

Enfin, quel enfant, au stade post anal, n'a jamais fait ça ?

Donc, pour éviter de nous coucher avec les pieds tout crottés qui humaient bon l'étable tiède, nous allions les nettoyer dans le lavoir. Là, où, on lave et là, où, des villageoises, culs-de-jatte, dans leur caisse en bois, lavaient de façon récurrente et récurante, leur linge sale de famille, sur la margelle du lavoir, le tout en médisant.- C'est là, où, aussi, je perds mes premiers lecteurs. - Donc, elles nous engueulaient en nous chassant à coup de jet de brosses. Elles ne devaient pas aimer les enfants. Pour se venger, on n'aimait pas les vieilles et on attendait qu'il n'y ait plus personne pour aller pisser dans l'eau.

Enfin, quel enfant, au stade phallique n'a jamais fait ça ?

Maintenant, on ne va pas faire tout le texte sur des bouses de vaches maigres.

Il y a les chèvres aussi et leurs crottes de biques. Nous, on s'en servait comme billes, des crottes de biques, quand on ne se les jetait pas dessus dans une sorte de paintball rupestre. Donc, après, tout maculés de taches de rousseur marrons, qui fleuraient bon la bergerie, on allait se laver dans le lavoir. Je dois préciser qu'il n'y a que ma sœur qui les prenait pour des Smarties.

Enfin, quel enfant, au stade grand couillon n'a jamais fait ça ?