Les zèles de la nuit

Vois tu ma petite chérie quand le papillon s'accroche de ses frêles pattes sur la corolle de la fleur d'orchidée et qu'il déroule sa trompe pour happer la rosée qui s'est délicatement condensée au jour naissant, nous appréhendons toute la magnificence de la nature dans ce maelstrom de brutalités humaines.

Oui bien sûr mes pattes pataudes se sont agrippées à la poignée du réfrigérateur et d'un geste frénétique se sont saisies de la bouteille de rosé et l'ont portée à ma bouche avide de s'emplir de ce divin nectar. Je vacille et papillonne dans les turbulences des vicissitudes de mes doutes quotidiens

Loin de moi de vouloir m'identifier à la grâce du lépidoptère ou d'égaler la valse du poivrot notoire.  je crois que nous partageons en commun cette envie d'aller là ou nous pensons devoir être et ne pas devenir ce que nous avons toujours rêvé au plus profond de nous même

Au risque d'être primaire il y a des bas qui me donnent des hauts le cœur, à dégueuler un mauvais vin, à se moucher dans les sales draps, boire le calice jusqu'à la lie la masse inerte des inepties universelles.

Ce monde nouveau, vieux de quatre milliards d'années n'a plus rien à attendre d'autre qu'un clin d'œil du soleil purificateur.

Lcm