Lésions

tromatojuice

--- la première nouvelle que j'ai achevée ---

REFLEXION

Je suis seul dans mon lit. La chambre est éclairée par la faible lumière du clair de lune. A mes côté un oreiller froid sur lequel se trouvent encore quelques cheveux. J’arrive encore à voir la tête qui les portait. Une petite brune, légèrement enrobée. Le genre de femme contre laquelle on aime à se blottir en lui glissant des mots doux à l’oreille.

Comme le disait souvent ma grand-mère « ‘vaut mieux faire envie qu’ pitié. Celle là, t’l’a bin choisit. A’ fait pas du tout pitié. A’ fait même plutôt envie, s’tantôt. T’dois avoir d’quoi t’cramponner mon cochon. »

Mais j’ai merdé.

J’ai merdé et la dernière chose que j’ai entendu d’elle fut un claquement de porte haineux. Puis le silence. Et rien d’autre. Moi. Seul. Dans cet appartement étrangement vide tout à coup.

On était heureux. Enfin je crois. De ce j’ai cru comprendre, on s’aimait même. A présent je n’en suis plus trop sûr – est-ce que je l’aurais trompé si je l’aimais ?

Probablement pas. Mais la vie est une chienne… et pour une fois que quelqu’un de bien s’intéressait à moi.

Tout est arrivé si vite. Et tel le flux et le reflux, la vague d’euphorie s’est retirée, ne laissant qu’algues et méduses.

DECONSTRUCTION

En simplifiant quelque peu les faits, mon ex (je ne m’y ferais pas !) petite amie, Jessica avait un caractère particulier. Elle pouvait se révéler très exigeante. Le qualificatif autoritariste schizophrène serait probablement plus pertinent.

Parfois elle me faisait l’impression de vivre en concubinage avec Hitler. La moustache en moins, les seins en plus. Imaginez vous remplir votre devoir conjugal avec un dictateur. Peu ragoûtant, pas vrai ?

C’est ce qui m’a poussé à rechercher tendresse et dépravation auprès d’une autre femme. Dire que j’ai trouvé ce que je cherchais relèverait du plus complet euphémisme.

Lors d’un voyage d’affaire sur le sol que, quelques centaines d’années plus tôt, Abraham Lincoln avait foulé, j’ai cédé au désir. Elle était belle. Une Italienne. Grande et blonde ; fine, au sourire ravageur. Un soir, elle m’a intimé de l’appeler Nina. Elle a instantanément plongé ses deux mains dans mon cœur.

Les promenades sur Time Square au beau milieu de la nuit, les longs baisers sur le palier de sa porte, les soirées au Sing-Sing, un Karaoké. Tout cela m’a sorti de ma routine et m’a permis d’y voir plus clair dans ma vie.

Ce que j’appelais « ma vie », n’était en fait qu’un flot continu d’emmerdements, tous plus douloureux les uns que les autres.

DECISIONS

Dès mon retour j’ai donc agi. J’ai dit à Jessica que je l’avais trompé. Qu’elle était géniale, mais que je ne regrettais rien. Cependant, je voulais tout de même poursuivre la relation car je l’aimais, elle et tout ses défauts.

Elle m’a traité des pires noms d’oiseaux.

Mon erreur fût probablement de lui avouer alors que nous étions sous la douche. Elle, armée d’un énorme pain de savon de Marseille (vous ne vous êtes jamais demandé dans quel but un sombre crétin s’est un jour réveillé avec dans l’idée d’inventer un savon de trois kilos ? Non content de son méfait, il rend l’objet parfaitement insaisissable, à moins que vous ne vous douchiez avec un pic a glace ? Tout cela mût par le plaisir sadique de faire exploser des orteils dans les bacs à douche ?).

Elle a donc projeté la brique dont le but premier est de laver un corps, le second de le détruire. Le bloc m'atteint avec violence à l’arcade. Je m’écroule, et lorsque je tente de me relever pour rattraper Jessica, je mets le pied dessus : je m’étale de tout mon long dans le bac à douche. Baignant dans mon sang, empêtré dans le rideau de douche, arraché dans ma chute, je sombre.

Plus tard, alors que je reprends conscience, j’entends une porte claquer au loin.

Susceptible.

DESHINIBITION

C’était il y a trois mois. C’est comme si c’était hier.

En ce qui concerne aujourd’hui, encore une journée de travail ennuyante qui s’annonce. Encore une pelleté de paumés à aider, de petits vieux à assister. Et ma paye qui stagne. 

Je m’habille décemment, c’est-à-dire avec une chemise et une cravate. Saleté de nœud, trop lâche cette fois. Mince ! plus le temps. Je cours à la cuisine pour y faire bouillir du thé et griller des toasts.

L’eau bout, et le grille-pain m’annonce d’un « Chtoing » mécanique, que mes tartines sont prêtes. L’une d’elle est coincée dans l’engin. Je glisse mes doigts dans la fente afin d’atteindre délicatement la tranche. Mon pouce entre alors en contact avec la résistance encore rougeoyante.

« Bordel de M… » Je fulmine. « Saloperie de machine démoniaque ! »

Selon la loi de Murphy, une catastrophe n’arrive jamais seule. D’une manière générale, elle s’accompagne d’une série d’évènements désagréables. Si le chaos s’invite chez vous, il vient en famille ! Dont acte.

D’un geste de recul je me renverse la tasse de thé bouillant sur les cuisses. J’explose.

« Putaaaaaain ! J’aurais mieux fait de rester couché ! »

Une fois changé, et considérablement en retard, mes nerfs sont aussi solidement affûtés qu’une lame de guillotine.

Je sors, et…

Un malandrin a crû opportun de laisser déféquer son animal domestique sur le seuil de la porte. A la quantité de merde amassée sous mon pied, il apparaît évident que la bestiole souffrait de troubles gastriques. Et pas de type constipant au vu de la bouillie étalée. 

A présent la partie inférieure de ma mâchoire tremble frénétiquement. Je sers les poings jusqu'à ce que la jointure de mes doigts devienne blanche.

ACTION

Une vielle femme équipée d’un caniche blanc passe devant moi et me sourit. Le chien lève la patte sur le poteau de maintien de ma boite à lettres. Malheureusement le journal du matin a chût de ma boîte à lettres, et sert donc à présent d’urinoir canin.

Je me calme. Je suis calme. Je vois des oiseaux, et un ciel bleu. Oh ! Un avion.

Je m’approche calmement de la personne âgée, et tout en lui souhaitant une bonne journée, je m’essuie violement sur l’immonde animal. La force de mon geste arrache des jappements à la bestiole. Je couvre les gémissements en haussant la voix :

« IL FAIT BEAU AUJOURD’HUI, N’EST-CE PAS ? »

Son poil, il y a quelques instants d’un blanc immaculé, est à présent tout crotté.

Je m’éloigne, amplement satisfait, le visage fendu d’un large sourire.

Derrière moi la grand-mère frôle l’hystérie :

« Kiki ? KIKI ? Qu’as tu donc fais ? Vilain Kiki ! »

Mon lieu de travail est à 20 minutes de mon domicile. Je m’y rend donc par mes propres moyens, c’est-à-dire, mes deux jambes. Un rapide coup d’œil à ma montre m’indique que je suis en retard. Durant la période de temps au cours de laquelle j’observais ma montre, un poteau indicateur s’est dressé sur mon passage. La rencontre de mon crâne et du panneau en fer produit un bruit sourd, proche de celui d’un gong. Le choc et la surprise sont tels que je m’écroule sur mon séant, choisissant la seule partie du trottoir qu’un étudiant alcoolique a élu pour se vider l’estomac.

Le pantalon plein d’une substance malodorante, et un hématome naissant au plein milieu du front, je me relève.

Merde !

Il m’est à présent indispensable de courir si j’entends garder mon poste.

REACTION

Dans ma précipitation, j’en oublie jusqu’aux règles primaires nécessaires à la survie du piéton.

La première : regarder avant de traverser.

Une voiture, apparemment aussi pressée que moi me percute de plein fouet.

La seconde : le corps d’un piéton est bien moins solide que celui d’un véhicule terrestre à moteur.

Résultat, quelques unes de mes côtes explosent, perforant probablement un certain nombre de mes organes internes. En outre, mon corps est soulevé du sol par la force d’inertie du véhicule. La voiture par contre, ne souffre d’aucune rayure, tout au plus quelques tâches rougeâtres mouchetant le capot.

Pendant quelques instants, je me laisse gagner par l’impression de légèreté qu’entraîne mon vol plané. Je me sens vide. Serein.

Puis je m’écrase sur un landau. Tout à coup, je me sens bien moins léger, voir carrément en surcharge pondérale. Surprise, autant que dégoûtée, la jeune femme qui tenait l’engin, le lâche et, sans le vouloir, lui donne une légère impulsion. Cela suffit à propulser le bébé et moi-même, la rue étant passablement en pente, nous prenons rapidement de la vitesse.

Une fois notre vitesse de pointe atteinte, nous percutons un trottoir.

A nouveau, à planer au dessus de la chaussée. On y prendrait presque goût !

J’atterris directement dans une boutique de produits cosmétiques, faisant exploser toute une étagère de crèmes et autres soins. Les liquides colorés se répandent sur mon corps. Ou tout au moins ce qu’il en reste.

Mais ne soyons pas défaitiste, le nourrisson a eut beaucoup moins de chance que moi. Il s’est écrasé comme un moucheron contre la vitrine du magasin. Lorsque je sombre dans un coma profond, mes yeux se referment sur la gigantesque tache qu’il laisse sur la paroi vitrée.

Inscrit en lettres autocollantes sous l’amas de chair et d’hémoglobine :

« Nettoyage de peau nouvelle formule. Votre peau aussi nette que celle de bébé ! »

La préposée à la caisse qui venait de nettoyer ses vitres, laisse échapper un gémissement.

HOSPITALISATION

Après une telle démonstration de l’acharnement divin qui pèse sur ma personne, je ne peux plus ne pas croire en Dieu.

Quoiqu’il en soit, après 10 mois de coma, je me suis réveillé. Par miracle ma colonne vertébrale n’a pas souffert. Cependant quasiment tout le reste a été bon à jeter a la poubelle. J’ai à présent des hanches en plastique (c'est plus souvent de la résine et/ou du titane), des reins synthétiques et un anus artificiel.

Je suis encore plâtré de la tête au pied, le lit sur lequel j’étais précédemment a, semble-t-il, mystérieusement cédé, me faisant tomber à terre, rouvrant toutes mes fractures. A présent mon corps est couvert de plâtres, renforcé de blocs de mousse – juste au cas où je chuterais à nouveau. (à mon gout, ce paragraphe manque d'xplications ou de lein avec le précédent

Ce n’est toutefois probablement pas le pire, le mélange de lotions et crèmes qui m’est atterri sur le coin du museau dans la boutique cosmétique, a créé une réaction chimique. Mon épiderme a muté, il s’est couvert de cloques et semble être dans un état de putréfaction passablement avancé. Je ressemble fortement à un zombi.

Cela a l’air de beaucoup plaire à la jeune interne. Stéphanie je crois. Tout les midis elle change mes perfusions. En entrant dans la chambre elle me gratifie toujours d’un grand sourire, et inlassablement, répète le même rituel :

« Bonjour Bub !

- Mon nom n’est pas Bub. Je m’appelle Christophe, je vous l’ai déjà dis, non ? Alors pourquoi insistez vous ?

- Vous me rappelez quelqu’un le jour… »

Puis la jeune femme de quitter la chambre jusqu’au lendemain, ou la même scène se répètera immanquablement.

Petit à petit je retrouve l’usage de mes muscles, et l’afflux sanguin se fait a nouveau dans toutes les parties de mon corps. L’une des infirmières n’a d’ailleurs pas manqué de le remarquer. Il s’agit de la grosse Gertrude, 45 ans, de la moustache et la grâce qu’un camionneur en tutu. Tout les matins à 8 heures, elle m’apporte mon petit déjeuner, invariablement composé d’un jus d’orange d’une compote et d’une biscotte. Si vous ne vous êtes jamais posé de question existentielle concernant le darwinisme et la sélection naturelle, l’hôpital vous y forcera. Le parfait crétin qui a décidé de servir des biscottes à tous les patients, y compris ceux qui n’ont plus de dents, ou à qui l’on vient d’en arracher une certaine quantité, cet individu là, dépourvu de sens commun, comment a-t-il fait pour survivre au-delà de l’âge de deux mois ?!

Ensuite, une fois le déjeuner posé sur la tablette branlante adjacente à mon lit, la grosse Gertrude me viole de ses mains moites et pleines de corne. On parle des petites infirmières sexy, nues sous leurs blouses, mais jamais de l’immonde personnel portant des sous vêtements poilus, sous leur uniforme.

Je hais les hôpitaux.

RESTITUTION

Quand l’hôpital me rend à la « vie », je n’ai plus rien d’humain. Je marche très lentement, en traînant derrière moi une jambe partiellement paralysée. Chaque pas me tire des râles de douleur, notamment dû à mon sexe enflé par les abus répétitifs de l’infirmière. Et l’état de ma peau n’a toujours pas évolué.

Mon aspect fait un effet bœuf dans la rue, tout le monde s’écarte ou change de trottoir. Sauf une petite vieille, sa vision doit être suffisamment altérée pour ne pas me remarquer tout de suite. Son immonde toutou, lui, m’a repéré. Il bondi en ma direction, tous crocs dehors. La mâchoire de l’animal se referme sur mon testicule droit.

Je hurle ! Après un bref retour à l’hôpital couronné de succès – le personnel a apprécié me voir revenir avec un caniche en guise de testicule droit – me voilà à nouveau dans la rue. Seconde tentative d’atteindre mon domicile a pied. Si mes attelles me le permettaient, je croiserais les doigts.

Trop tard.

ANNIHILATION

Combien de chances, y à-t-il qu’un avion s’écrase ? Entendez moi bien, il est ici question d’un avion de ligne en temps de paix.

Une pour mille ? Sûrement moins, l’avion demeure le moyen de transport le plus sûr. Mettons que cette occurrence soit réalisée. Habituellement, les aéroplanes ont le bon goût de s’écraser en mer ou dans une zone inhabitée.

Combien y a-t-il donc de chance pour qu’un avion en perdition s’écrase en ville, qui plus est à vos pieds ? Une sur un million ? Alors pourquoi dans mon cas, cette probabilité sur un million se transforme-t-elle en certitude ?

Je vois ma silhouette se refléter dans les lunettes du pilote. Celui-ci a la bouche grande ouverte, les traits déformés par la peur. Il tire sur le manche comme un forcené. En vain.

Je soupire. Quelle vie de con !

Un craquement. Suivi d’un souffle chaud d’une violence inouïe. Mes pieds sont arrachés du sol.

HALLUCINATION

Allons bon, ce n’est pas encore fini. La vieille planète me veut encore sur son sol, probablement pour se marrer encore un peu.

J’ouvre les yeux, et j’aperçois en face de moi, une silhouette enflammée. A première vue, elle ressemble à un banal cadavre consumé par les flammes. Cependant à y regarder de plus près, il donne l’impression de se trouver dans son élément. En outre les flammes semblent émaner directement de son corps.

C’est pas vrai  !

De tout les super héros de la planète, il a fallu que ce soit un élémentaire du feu qui vienne à ma rescousse ! Un de ceux qui s’allument aussi facilement qu’un homme en rut sur les trottoirs de Pigalle. Les chanceux ont le droit à Super Man, Spider Man, et autres Batman. Les autres doivent se contenter de Pétomanes auto propulsés, d’Hommes Glaçons auxquels on reste toujours collé ou de Super Women nymphomanes.

Résultat, mes vêtements sont carbonisés, et ma peau encore plus nécrosée.

Sous l’effet de la chaleur dégagée par l’énergumène tout feu tout flamme, je succombe à de douces hallucinations.

DIVAGATIONS

Je suis nu sur un lit. Les draps sont d’un blanc immaculé. Dans la pièce adjacente, deux jeunes femmes gloussent doucement. Une porte s’ouvre, et deux superbes morts-vivantes pénètrent dans la chambre. Bien que leur apparence laisse entrevoir un état de décomposition avancé, les deux créatures éveillent en moi des désirs bestiaux.

Lorsque la première commence à toucher le sexe de la seconde, mon baromètre affiche « Grand Beau ». Après quelques minutes de performances saphiques, les deux belles s’approchent de moi.

Elles montent sur le lit.

Se placent de part et d'autre de moi.

Et se mettent à uriner à grand flot sur mon corps gisant !

Ah, non ! C’en est trop. Si on ne peut même plus fantasmer en paix !

DESILLUSION

Le problème avec les super héros, c’est qu’ils peuvent s’avérer foncièrement idiots, voir désespérément arriérés. En effet, en conséquence de leur « différence », ils sont forcés de se reproduire entre eux. Sans aller jusqu'à l’inceste, la communauté super héroïque frise bien souvent la consanguinité.

C’est donc sans étonnement que j’ai constaté à mon retour à la réalité, que l’homme torche m’avait déposé, non devant l’accès piétons des urgences, mais devant l’entrée des ambulances. Le résultat ne se fait pas attendre, au bout de quelques minutes, une camionnette aux sirènes hurlantes me roule sur la jambe. Le sang me gicle dans les yeux. Ma cheville est foutue, l'os est réduit en de vulgaires éclats qui servent à présent à décorer la chaussée.

Un jeune cadre dynamique qui passait par là - probablement overdosé par les films d’épouvantes - m’assène un grand coup d’attaché-case dans les gencives. En s'éloignant il grommelle "saloperie de zombies !"

Je ne suis plus très sûr de survivre longtemps à cette vie.

REDEMPTION

Ce matin deux jeunes hommes m’ont contacté. Ils disaient s’appeler Michaël et Colin et vouloir me proposer un ou plusieurs rôles dans divers courts métrages. Une histoire de zombies je crois. Peut-être que la chance a tourné ? Il serait grand temps.

Mon cœur bât la chamade tant je suis touché par l’offre des deux jeunes hommes. Enfin je vais pouvoir profiter de –

Quelque chose ne va pas. Je suis en train de faire une crise cardiaque.

« Quelqu’un vite, Christophe est en train de nous claquer dans les pattes » lance Michaël !

« Attends, bouge, pas, je sais faire.

- T’as passé le brevet de secourisme ?

- Non, mais j’ai regardé Urgence une fois.

- Bon, on a pas le choix, j’appelle une ambulance, tu fais ce que tu peux. 

- Nurse ! Défibrillateur, vite. »

C’est bien ma veine tiens, ma vie repose maintenant dans les mains d’un énergumène éduqué à coup de feuilletons télévisés.

Il s’approche de moi, les deux mains liées l’une à l’autre. Il les soulève au dessus de sa tête comme s’il tenait un marteau,

«  massage cardiaaaaaaque ! »

et les abat violement là où se trouvait mon cœur. Sous la force de frappe, mes côtes explosent littéralement, mettant mon cœur à nu.

SPROUTCH  !

REINCARNATION

Ca y est, je suis mort. Je pensais que ce serait fini. Un dernier souffle et puis au lit.

Hé bien non.

Après, il y a tout un long voyage, fait d’attentes infinies et de couleurs étranges. Puis l’on arrive devant les portes du royaume des cieux. Certains disent paradis, mais pour moi, un bout de nuage où l’on est accueilli par un vieux barbu, ça n’a rien de salutaire.

Toujours est-il que je me suis retrouvé là, Dieu seul sait par quel miracle. J’ai fait la queue, et le barbu m’a accueilli. Il disait s’appeler Gerald et ressemble au père Fourras, les clés en moins, le disque lumineux en plus. Il a regardé son registre avant de s’adresser à moi :

« Vous ; vous avez suffisamment souffert toute votre vie. Votre purgatoire était sur terre. Maintenant je vous offre le repos (e supprimé) éternel parmi les anges », il tend la main vers la porte. « Ou bien, une réincarnation. 

- je choisis de retourner sur terre pour quelque temps si vous n’y voyez pas d’inconvénient.

- A votre guise jeune homme. Est-ce votre dernier mot ?

- Oui, c’est mon dernier mot Gérald.

- Alors, c’est chose faite ! »

Là où j’aurais du me méfier c’est lorsqu’il ma demandé confirmation de mon choix. Le vieux schnock n’a pas précisé les modalités de la réincarnation, et en service après vente ils sont assez mauvais là haut.

Je suis donc à présent une bouteille. Une bouteille de cinquante centilitres, habitée d’une conscience. Le hic c’est que je suis une bouteille de lubrifiant posée sur le chariot à roulette d’un proctologue. Quelle bande (s supprimé) de trous du cul, même les divins ont réussi (s supprimé) à m’entuber.

DEFINITION

Poisse , n.f. Fam : Malchance.

Malchance , n.f. : 1 - Mauvaise chance 2 - Hasard malheureux, situation défavorable, issue malheureuse.

OBLITERATION

Quelque part, perché sur un nuage, un bonhomme vieux comme le monde se tient les côtes.

« Nom de Moi, ça faisait une éternité que je ne m’était pas autant bidonné. » Il s’essuie une larme avant qu’elle n’aille s’écraser au beau milieu du brésil, évitant ainsi de nouvelles coulées de boues dans les favelas.

«  Hé, les Stéphanes, amenez vous. Vous voulez que je vous raconte un truc marrant ? »

Une pause.

« Oh ! Les angelots, j’vous cause, vous êtes bouchés à l’Emery ou quoi ?! »

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