L'Espérou

marivaudelle

Promenades au sommet
Introduction
Les ponts de mai nous ont vues débarquer, avec ma meilleure amie, à l'Espérou, tout petit village  en pays cévenol, sac sur le dos, chaussures de randonnée aux pieds.
Catherine (c'est le prénom de mon amie) n'est pas dans une meilleure forme mentale que moi.
Physiquement, on se défend bien et randonnons souvent.
Bon exercice pour tenter de chasser les pensées négatives. Enfin, pas toujours.
Les mollets noués, les cuisses tendues, les épaules supportant le sac à dos,
le tee shirt humide de sueur, nous sommes allées jusqu'au sommet de l'Aigoual.
Vent surprenant.
Très peu de monde. Elle et moi ça nous suffit.
Pause biberon, assises sur un rocher. il faut se forcer à boire.
Une tablette de céréales.
- A quoi penses-tu ? me demande Catherine.
- Si j'étais peintre, je dessinerais ce paysage. Je pense à tout. Et toi ?
- Je pense à toi, ma chérie, je te regarde regarder le paysage, j'essaie de regarder en toi.
- Cath, je t'aime de toute ma tendresse.
On se relève, on fait le tour de l'observatoire, la vue est superbe, presque envoûtante.
Plutôt que de redescendre par la route, on coupe par la forêt.
Le soleil léger frise au travers des branches, l'air est frais ; pourtant, on transpire.
- Arrête de penser à lui, dit Catherine, on est venu pour échapper à nos drogues.
J'ai envie de faire pipi, pas toi ?
- Non. Enfin, quoique…
Catherine a déjà baissé son jean et me regarde en souriant.
- Pisse avec moi, s'esclaffe-t-elle.
Je ris avec elle, je baisse mon short, ma culotte et me pose en face d'elle.
On se reculotte en même temps, je l'embrasse en pleurant.
- Tu sais, avant-hier, t'attendant, j'ai continué à écrire, je me rappelle le début de mon poème :
« Ma tête gronde, tempête, l'envie de toi me foudroie la raison
Tu sors de l'océan de mes désirs, réincarnation de Poséidon
Respiration sur ma nuque, tu me guides vers ce monde perdu
Auguste naïade, de toutes ces vindictes de toi il n'est plus »
- Il y a longtemps que je suis jalouse de toi, de ton romantisme.
- C'est pire que le romantisme !
Viens, descendons, je pue la transpiration !

Chapitre 1
L'hôtel est simple, en bord de route, une grande prairie à l'arrière.
Notre petite chambre donne sur la prairie et la forêt.
Deux grands lits jumeaux, une table, un fauteuil, une chaise.
Une salle d'eau plutôt exiguë mais avec tout ce qu'il faut.

A suivre

  • Quelle belle description de cette randonnée!

    · Il y a presque 6 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

  • Moi aussi, j'ai changé de région, pour quelques temps, mais malgré la beauté de ce paysage de Charente Maritime, mes pensées volent vers lui...
    Un beau texte qui reflète bien le paysage et votre randonnée.

    · Il y a presque 6 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • et l'amitié complice.

      · Il y a presque 6 ans ·
      Louve blanche

      Louve

  • Je connais.
    C'est un coin de paradis.

    · Il y a presque 6 ans ·
    1338191980

    unrienlabime

    • Exact, c'est pas loin d'un air de paradis. En grimpant, on a suivi une petite rivière d'une pureté absolue.

      · Il y a presque 6 ans ·
      Mauve

      marivaudelle

    • Nous avons assisté à la transhumance l'an dernier c'était sympa et pas loin à voir absolum net l'abime de Bramabiau.

      · Il y a presque 6 ans ·
      1338191980

      unrienlabime

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