Lettre à Donald J. Trump

Monsieur le Président des États-Désunis d'Amérique,

Je vous écris cette petite lettre que vous ne lirez jamais, même si je pense que vous aurez le temps ces prochaines années... En effet, j'ai appris votre limogeage du poste de PDG de la SARL (Société À Raison Limitée) USA par les petits actionnaires. Vous rappelez-vous? Ceux que vous avez méprisés...
Le courroux populaire s'est exprimé à votre encontre et vous semblez ne pas être à l'aise avec le résultat, certes en votre défaveur. Vous criez à la tricherie, à la manipulation des élections, comme un gosse à qui l'on a confisqué son jouet... je n'aurais pas aimé vous croiser, tout minot, dans une cour de récréation : vous auriez été capable de déclencher une rixe généralisée pour une bille manquante dans votre sac.... Et pire, vous n'auriez pas participé vous-même à cette rixe, vous y auriez envoyé vos sbires. Un personnage de votre genre a les mains sales, mais de loin... De quoi avoir la nausée.. Étonnant, non?
Bref, ceci n'est pas mon propos en ce jour du 11 Novembre 2020. En effet, aujourd'hui, on commémore le 102è anniversaire de la fin d'une boucherie sans nom (le "meurtre en commun" selon l'écrivain Louis-Ferdinand Céline) qui ne fût pas si éloignée que ça d'un suicide collectif pour le continent européen. Ce conflit fût complexe, mais l'arrivée de vos compatriotes à partir du 6 Avril 1917 changea radicalement la donne. Beaucoup de soldats américains perdirent la vie lors de ces batailles, et nombre d'entre eux furent enterrés dans nos contrées, bien loin de leur pays natal. La plupart étaient volontaires, d'autres furent enrôlés de force. Leur point commun était d'avoir été envoyés par leur gouvernement, vos prédécesseurs en cette époque. Je ne suis pas partisan de la guerre, mais je reconnais le courage des soldats, tous les soldats (de la guerre militaire comme la guerre économique). Et quand vous vous permettez de refuser de visiter l'un des cimetières où gisent ces victimes, sous prétexte, selon vous bien sûr, que ce n'étaient que des "losers", vous affichez au monde entier votre mépris et votre manque profond d'humanité et de classe.
Les "losers" vous regardent du fond de leurs tombeaux et trouveraient peut-être amusant que lorsque l'on écrit le fameux mot "Loser" sur le réseau social Twitter, que vous chérissez tant, c'est votre profil qui apparaît en premier. Probablement un juste retour de bâton bien mérité.
Je ne vous adresse donc pas mon respect.

Pas du tout cordialement.