Lettre à Raymond

Julien Darowski

...

Mon cher Raymond,


Vous m'avez tant émue, je ne sais quoi répondre.
Mon cœur, comme la neige, aurait presque pu fondre,
Vos mots étaient si doux, sensibles et touchants,
De la pureté qu'on trouve chez les enfants.


L'hiver est long sans vous, je suis à ma fenêtre,
Mon sourire est figé, dans mes mains, votre lettre,
Je vais tenter de vivre avec à l'horizon,
Notre jardin fleuri, notre grande maison.


Pardonnez-moi si le papier est humide,
Des larmes ont coulé et un autre liquide
Que vous devinerez, en songeant à vos doigts,
Habiles et experts, vos baisers, votre émoi.


Prenez le prochain train et rendez-moi visite,
Vous seul pouvez me faire oublier mon arthrite,
Vous seul savez comment faire renaître l'espoir,
Vous êtes un éclair jaillissant dans le noir.


Mon Raymond, il est vrai, j'avais cessé d'attendre,
Et pourtant, vous voilà, surgissant du méandre,
Comme un fleuve irriguant mon être tout entier.
Ai-je trouvé en vous ma seconde moitié ?


Je l'espère si fort, car j'ai besoin de croire
Que l'on peut jusqu'au bout changer de trajectoire,
Réinventer sa vie, tricoter son bonheur
Avec ce fil qui lie mon cœur à votre cœur.


Signaler ce texte