Lettre ouverte à la délatrice éhontée de l'éboueur

Patrick Ewonde

Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré !... "

Il s'est trouvé une indécrottable harpie pour dénoncer éhontément un éboueur de la ville de Paris plongé dans un coma soporifique pendant son heure de pause.

Il s'est trouvé une fieffée croquemitaine, une délatrice bête et méchante pour immortaliser illégalement le sommeil d'un forçat du travail, d'un Stakhanoviste du ramassage d'ordures putrides de la ville de Paris.

La délatrice enjambant la honte est descendue dans les profondeurs abyssales des égouts de l'immoralité et a diffusé la photo de l'infortuné éboueur sur les réseaux sociaux pour obtenir sa mort sociale et sa lapidation sur le mont Golgotha.

L'épée de Damoclès suspendue sur la tête du ‘'Forçat du ramassage d'ordures ménagères '' lui est tombé immanquablement dessus. Le couperet est tombé.  La sentence de l'employeur de l'éboueur fut sans appel. Monsieur Adama Traoré fut licencié sans aucune forme de procès. 

L'impudent éboueur a commis un crime en se blottissant dans les bras de Morphée sur le trottoir d'un quartier chic de la ville lumière. Son forfait ne pouvait rester impuni estima toute honte bue la ‘'Fouquier-Tinville'' des temps modernes.    La harpie cria haro sur le baudet, ce pelé, ce galeux, coupable   par son somme, d'outrage à l'image de la ville de Paris.    Madame Catherine D.  (Délatrice des années 40) vit rouge (Ou plutôt noir) lorsqu'elle aperçut l'éboueur allongé sur le trottoir, alors l'exécrable mégère immortalisa la scène offensante et se mua en procureur du tribunal de la sainte-inquisition et son réquisitoire fut sans appel.   L'éboueur fut accusé d'hérésie comme au temps sinistre de l'inquisition et sa mort sociale fut actée.

 Il nous souvient forcément ces mots de De Gaule laissés à la postérité : ‘' Paris Outragé, Paris humilié, mais Paris Libéré… Le licenciement de l'éboueur fut assurément une libération pour la croquemitaine Catherine Deschateaux… M. Traoré avait humilié et outragé la ville de Paris en prenant une sieste sur son sol pendant son temps de pause. La harpie délatrice envoya instantanément la photo du malappris au journaliste Jean-Jacques Bourdin d'RMC et la légenda par ces mots empreints de vitriol : ‘' Voilà à quoi servent les impôts locaux des Parisiens, à payer des agents de propreté à roupiller, on comprend pourquoi Paris est dégueulasse …. La photo du malappris devint virale. Madame Catherine Deschateaux, obtient la mort sociale de M. Traoré licencié illico-presto par son employeur Dericheboug.

Dans les années 40 en France, au temps de la dramatique collaboration Franco-Allemande, les Français écrivaient des lettres de dénonciation, qui pour dénoncer le voisin juif, qui pour dénoncer le voisin communiste, qui pour dénoncer le voisin résistant, qui pour dénoncer le voisin franc-maçon. Il existait même un commissariat aux affaires juives dédié exclusivement à leur dénonciation. La délation était institutionnalisée   pendant cette époque de triste mémoire.  GUY Môquet à peine âgé de 17 ans fut une victime collatérale et expiatoire de cette délation. Le gamin fut en effet fusillé avec force camarades sur ordre de l'ennemi Allemand.

Autres temps, autres mœurs.  Aujourd'hui le smartphone est devenu un outil redoutable de dénonciation et de trahison. Napoléon avait inventé la légion d'honneur et a omis d'inventer la légion du déshonneur pour des individus dont la moralité douteuse puise l'essence dans les caniveaux rances et malodorants. Napoléon eut également ses morts forts acrimonieux à l'endroit de TAYLLERAND, son ministre accusé de trahison à son endroit ; ‘' Vous êtes un lâche, vous avez trompé, trahi tout le monde…. Tenez Monsieur, Vous n'êtes que de la merde dans un bas de soie''

Madame Deschateau n'est pas loin d'être de la merde dans un bas de soie.

Madame Catherine Deschateaux a honteusement livré M. Traoré à la vindicte populaire par le truchement de son entreprise nauséeuse de délation digne des années 40. Et comme toute délatrice et tout traître, elle a effacé ses traces sur réseaux sociaux car l'opinion publique a majoritairement pris fait et cause pour l'infortuné éboueur. Quelle couardise ! Quelle veulerie. La pusillanimité est un état d'esprit bien partagé par les délateurs et les traîtres. On dénonce, on stigmatise, puis on disparaît dans la nature.... 

La délation par la photo s'est substituée à la délation par les lettres anonymes. L'histoire retiendra que madame Deschateau en fut l'initiatrice 

La conclusion m'impose de paraphraser ZOLA ‘'Quant à celle que j'accuse, je ne la connais pas, je ne l'ai jamais vu, je n'ai contre elle, ni haine, ni rancune. Elle n'est pour moi qu'une entité, un esprit de malfaisance sociale…. Ma protestation enflammée n'est que le cri de mon âme…'' 

 

 

 

 

 

 

 

 

  • La délation n'est pas un acte nouveau ou lié à notre société dite moderne. Par contre, les réseaux dits "sociaux" sont un fléau très moderne dont les utilisateurs ne mesurent pas encore l'ampleur de la gravité potentielle. Un réseau social c'est en fait "donner aux imbéciles les outils dont seul les intellectuels et les gens instruits bénéficiaient avant" !

    · Il y a plus de 4 ans ·
    Gaston

    daniel-m

  • Une belle tarée que celle-là ! Et cette manie de tout prendre en photo à présent ! S'imaginait-elle les conséquences ? Méchante ou complètement conne ? Les deux en fait !!

    · Il y a plus de 4 ans ·
    Louve blanche

    Louve

  • Je ne critiquerai pas davantage cette femme se sentant les tripes d'une justicière, tu l'as très bien fait. je voudrais juste ajouter que l'on ne mesure jamais assez les conséquences que peuvent engendrer ce qui, pas ici, mais ailleurs, des actes qui peuvent paraître innocents à prime abord. :o))

    · Il y a plus de 4 ans ·
    Photo rv livre

    Hervé Lénervé

    • Je suis assez d'accord avec vous Hervé, même si votre phrase est somme toute assez bancale finalement :))

      · Il y a plus de 4 ans ·
      Default user

      koolpafelix

    • C'est une phrase boiteuse. :o))

      · Il y a plus de 4 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

Signaler ce texte