L'idéalisation vs la capitulation

emmyfalardeau

C'est peut-être que deux âmes bleutées

Y'a deux ans, j'écrivais la nostalgie de mes sentiments pour toi. J'racontais comment à bout de souffle, j'ai retiré mes œillères et j'ai accepté la situation telle qu'elle était. J'ai accepté l'inévitable, celui où j'accordais libération à mes sentiments à ton égard. Après tout ce qu'on a vécu, notre révélation, ma trahison, notre redécouverte, notre confession mutuelle, notre rupture, nos espoirs échus, nos peurs, nos sentiments étouffés… J'réalise qu'après 3 ans, la situation n'a pas vraiment évolué.

J'ai repensé à nous deux, aux moments interrompus, à toutes les zones grises qui se sont réinstallées. Ça fait quelques temps déjà que je réalise que peu importe la relation que je tente d'entamer, j'en suis incapable parce que ton nom me revient toujours à l'esprit. Je recherche inconsciemment notre chimie et nos similarités dans les autres.


Je réalise que je suis dans l'incapacité de taire mes sentiments pour toi. J'ai peur qu'en commençant un nouveau chapitre, j'en vienne à t'oublier. À devoir te réinstaller de nouvelles limites. C'est justement ce qui me fait peur, devoir te réinsérer dans un cadre.

Le pire dans la situation, c'est que je reste très égoïste de ta personne, j'ai de la difficulté à me dire qu'un jour je devrai te laisser aller, parce que j'ai l'impression que je passerai à côté de ce que la vie m'offre. J'ai l'impression que je devrais mettre un stop, un cadre, à tout ça et pourquoi je le ferais ? Je ne suis pas en mesure t'imaginer avoir ton bonheur auprès d'une autre et ça, ça me fait encore plus mal parce que je n'ai pas le droit d'avoir une telle aversion à ton bien-être. C'est un sentiment très néfaste qui laisse une empreinte très malsaine sur moi-même.

Plus le temps avance plus je me dis que tu ressembles dangereusement à mon alter-égo et l'espoir renaît peu à peu. Spécifier clairement ce que tu représentes pour moi et ce que je représente pour toi, en même temps m'angoisse à un point surréaliste. 

Mais à chaque fois c'est la même rengaine. Suis-moi je te fuis et fuis-moi je te suis. Le chat cours après la souris et quand celui-ci se lasse, la souris repointe le bout du nez pour recommencer à jouer. Le sentiment de culpabilité, l'idéalisation que je me fais de ta personne, font aussi que je ne me sens pas à la hauteur et à la valeur de tes émotions pour moi et des miennes pour toi.

Ce qui fait mal, c'est les souvenirs des dernières discussions. Savoir que les sentiments sont réciproques ou du moins qu'ils l'ont déjà été. C'est de vivre dans l'incertitude, de ne pas vouloir faire une mise à jour de la situation par peur de devoir dégriser des funestes souvenirs restants.

Le pire c'est que je suis en train de me faner là-dedans, j'en ai marre de toujours me sentir décrissée. D'essuyer des petits rejets, de me dire que bon, c'est l'heure d'entamer une finalité et à l'inverse retomber dans les mêmes patterns où on se tourne autour. À chaque fois que j'abandonne j'ai l'impression que tu me ressors un nouvel espoir et je sais qu'inconsciemment je te fais subir la même chose.

Maintenant, je vis dans un sentiment de peur, et de tristesse parce que j'ai l'impression qu'on ne trouvera jamais un juste équilibre. Je t'avais dit avoir le cœur un peu partout, d'avoir laissé des morceaux un peu partout dans le monde, mais en réalité, c'est moi qui piétine seule mes espoirs parce que je perds les étincelles d'espoirs et de rêves que j'ai pour nous deux. J'ai l'impression qu'à tous les jours, j'ai un pied un peu plus dans le cadre de porte. En même temps, y'a des échanges qui marquent la peau à l'encre indélébile,

J'apprécie le temps qu'on passe ensemble, ça me fait toujours plaisir et on profite de ce que l'on a à profiter et ce n'est pas plus compliqué.

J'ai pleuré cette soirée-là parce que j'ai réalisé qu'après tout ce temps-là, mon cœur battait encore d'une ode amoureuse pour toi. J'en ai fait une crise de panique près de l'hystérie de comprendre que nous étions en train de passer au second plan. Mon interprétation des paroles était peut-être biaisée, mais j'ai embarqué en mode protection et je me suis dit que c'était l'heure de taire mes émotions, alors quand je vois que pas plus tard qu'hier, des mots doux remplis d'amour et de manque me parviennent, je sombre encore plus parce qu'alors que je venais de suturer la plaie infectée de mon cœur, j'ai l'impression que ceux-ci me sont arrachés et laissé à vif.

Je ne sais même plus si nous sommes le poison à notre bêtise ou notre remède. Je suis perdue à vrai dire. Y'a M. Pokora avec sa chanson Tombé qui tourne en boucle puis j'me dit que je suis dans une sale galère encore une fois. 

  • "Le chat court après la souris...l'amour, le désamour entre deux êtres, l'écartèlement...il faut du temps pour que les plaies cicatrisent.

    · Il y a plus de 4 ans ·
    Louve blanche

    Louve

  • "décrissée" ? c'est du parler canadien ?

    · Il y a plus de 4 ans ·
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    Marcus Volk

    • Oui, québécois plus précisément, dans la culture québécoise, les mots d'église sont l'équivalent français de putain, merde et autre. Dans les circonstances actuelles on pourrait traduire cela par « vivre des montagnes russes émotionnelles » « être démoralisée par les circonstances»

      · Il y a plus de 4 ans ·
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      emmyfalardeau

    • Intéressant d'avoir l'explication. Merci

      · Il y a plus de 4 ans ·
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      Marcus Volk

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