L'inconnu

aile68

Courir après le temps, écouter les conseils de la grande soeur mais pas tout le temps, mettre des virgules là où il faut et puis laisser aller son souffle jusqu'au bout de son idée. Masquer ma faiblesse avec des musiques modernes, jouer au gendarmes et aux voleurs avec le monde, me faufiler entre les arbres, faire du slalom sur de la neige tombée à Noël, prendre un thé après un long tour en ville, les dames vêtues de leur beau manteau, les mains couvertes de mitaines élégantes. J'ai la nostalgie des hivers d'antan, quand au matin on découvrait qu'il avait neigé toute la nuit, c'était l'enfance et ses délices, la fureur de vivre, la quintessence de la vie. Stopper net ou défiler avec les majorettes au rythme de la fanfare, les fêtes de quartier étaient si belles!

Courir après le temps, se sentir aimé, savoir dire non, savoir dire oui. Et puis un jour, un jour de pluie, on imagine le premier baiser, le temps s'arrête ou ralentit, la musique faiblit comme mon coeur, et on fait le grand saut vers l'inconnu. C'est dimanche, c'est grave docteur? On rêve, on gravite autour de hauts sommets, avoir le courage de vivre ou manquer à l'appel. J'ai dans les mains de l'espoir, de l'inconnu, des choses qui font aimer la vie, la faire mienne malgré tout ce gravite autour. On est fait des gens qui nous entourent, de notre début dans la vie, de nos sentiments, nos émotions... Dire amen ou protester, se mettre en colère, s'énerver et puis faire le point assis sur une marche d'escalier.

Signaler ce texte