L’inconnue ingénue.

Elle croisait ses longues jambes et s'asseyait, des fois même l'inverse, dans la salle d'attente à attendre docilement son tour. C'était une très belle femme dont émanait un parfum de mystère, mélangé à la transpiration des bestioles qui stressaient à l'unisson.

Je me suis dit comme ça, en la détaillant à la dérobée, qu'elle devait avoir une sorte de ces NAC qui se glisse dans la poche d'un string.

Pourtant, même par des étés caniculaires où elle venait habillée... si un peu, quand même... habillée d'une robe courte et légère, mais sans poche.

Ce mystère m'énigmait. Il fallait que j'en connaisse le dessous des cartes par l'envers !

J'entrepris, alors, une enquête investigatrice discrète en torturant la concierge de l'immeuble où elle demeurait, quand elle n'était pas chez le véto et que j'avais repéré préalablement en emboîtant ses charmants pas qui ne boitaient même pas.

La vieille concierge, mégère de son état, ne se fit pas prier pour tout déballer. D'après ses dires : « Je ne lui connais ... Aie, Aie, Aie, non, pas la taille... aucun animal familier... Ouille, Ouille, Ouille, non, pas les couilles... de compagnie. »

Le mystère s'obscurcissait en s'opacifiant ! Cette cocasserie devenait obsessionnelle chez moi. Comment savoir ? Je n'allais, quand même pas, solliciter l'assistance du fameux détective Hercule Poivrot !

Après bien des réflexions, la solution s'imposa à mon esprit, d'elle-même, comme une évidence sur le pont d'Avignon. Il ne me restait plus qu'à séduire la belle, l'épouser, lui faire une ribambelle de gosses en marmaille, pour lui arracher, sur l'oreiller, son secret durement scellé.

Comme je suis un séducteur patenté, mais motivé, mon plan se déroula facilement, pourtant je ne sus jamais le fin mot de cette histoire.

Maintenant, nous nous rendons souvent ensemble chez le véto. Elle, tient la laisse fermement en main, moi, j'ai le collier fortement serré au cou.