L’Incroyable Loupe de Max
Cécile Pellault
Une loupe, non, mais a-t-on idée d'offrir une loupe à un enfant ? C'est bien le cadeau le plus crasseux que son Papi lui ait donné, pensait Max boudeur. Pour couronner le tout, Papi l'avait envoyé au fin fond du jardin avec la promesse de vivre la plus fantastique des aventures. Tu parles, Charles, une excuse pour l'éloigner de la maison, oui ! C'était toujours comme ça avec Papi. Une caresse sur la tête, une tapote dans le dos, et on disparaissait de son horizon.
Avec le manche de la loupe, Max dessinait un labyrinthe dans le bac à sable que Papi avait installé pour ses trois ans dans l'espoir de ne plus avoir à lui lire pour la vingtième fois « Le Petit Pirate et le Crocodile aux grandes dents ». Assis sur le rebord, Max traçait des lignes, des virages, des routes qui se finissaient par un mur ou débouchaient sur un nouveau chemin. Il creusa même des petits trous qui piègeraient tous les téméraires chevaliers qui s'y aventuraient. Dans le deuxième virage dans le coin gauche, il approfondit la pente pour assurer une sacrée glissade à tout guerrier qui pénétrerait par la porte Est.
Pour contempler son œuvre, Max se leva, et jeta sa loupe en s'exclamant : « Patatra, Patatri, mon labyrinthe est surement bien super ! Papi doit venir l'admirer !». Mais avant que Max ne puisse s'élancer vers la maison, il sentît comme un grand éclair le traverser. Quand il rouvrît les yeux, tout étourdi, il était entouré d'énormes murs de sable, de gigantesques murs de sable. Oh par la planète Jupiter, qu'avait bien t-il pu se passer ?! En s'avançant à pas prudents, Max réalisa alors qu'il connaissait cet endroit. Oh nom d'un superhéros, il était dans son labyrinthe ! Max caressait les murs, émerveillé que ce soit son travail qui les ait creusés avec le manche de la loupe.
Tout excité par ce qui l'attendait, Max n'entendit pas le crissement du sable qu'on écrase sous de gigantesques pieds.
« Comme on se retrouve ! retentît une voix menaçante. Je suis sûr que tu ne te souviens même pas de moi !
Max se retourna vivement et se retrouva face à face avec un énorme dragon noir et rouge à qui une aile manquait. Max fronça les sourcils en tentant de se rappeler.
« Je vois à ta tête de minus que tu ne te rappelle pas de moi, gronda l'animal. Pourtant nous partions dans des aventures infinies à l'assaut de villes, de montagnes et de vallées.
- Je , je ….tenta Max en reculant sous les crocs effrayants de son assaillant.
- Par mordicus, tu m'as abandonné dans ce bac, il y a fort longtemps et je te maudis depuis. Tu as cassé une de mes ailes et tu m'as abandonné ! Mais te voilà un minus et je vais te croquer !!
Max pris ses jambes à son cou en se rappelant un peu tard de ce dragon qui avait été son jouet préféré. Cependant, c'était vrai, il l'avait oublié. Et s'il n'arrivait pas à s'échapper, il l'allait le payer cher …
Max zigzaguait pour éviter les pièges que lui-même avait construits et glissa sur les fesses dans la descente près de la porte Est qui l'espérait atteindre. Mais, oh horreur, le dragon l'attendait et sa glissade qui aurait dû être un atout, l'envoyait directement dans la gueule du monstre…
« Patatra, Patatri, que mon petit fils redevienne Maximus ! cria le grand-père de Max en brandissant la loupe vers la Porte Est. »
Max, en un éclair, se retrouva dans les bras de son Papi un dragon en plastique dans la main.
« Elle est bien fantastique, Papi, ta loupe ! murmura Max à l'oreille de son grand-père qui le serra encore plus fort contre son cœur. »
Plus de peur que de mal. Bien imaginé.
· Il y a plus de 9 ans ·erge
Merci! Pour les enfants je préfère les rêves aux cauchemars :)
· Il y a plus de 9 ans ·Cécile Pellault
Super sympa!
· Il y a presque 10 ans ·dreamcatcher
Merci :)
· Il y a presque 10 ans ·Cécile Pellault