L'insoumise

Jean Pierre Squillari

Le hasard fait bien les choses.

Décidément cette fille refusait toute entorse aux bonnes règles. Impossible de lui faire déserter la route des bonnes mœurs en l'invitant sur des chemins de traverses. Pourtant elle avait des atouts à faire pâlir ces filles aguichantes aux formes généreuses et au regard ravageur. Non elle était le contraire de tout cela. Je devinais un corps ravissant sous ses vêtements stricts, des petits seins fermes qui se moquaient d'un quelconque soutien-gorge, des fesses athlétiques que les séances en salle de sport avaient façonnées jour après jour. Seule sa bouche pulpeuse et ses lèvres charnues n'émanaient pas de mon imagination, elles étaient là, bien visibles. Dans mes rêves les plus fous, j'envisageais de les coller contre les miennes, je m'imaginais sentir son souffle chaud, je convoitais d'explorer sa bouche avec la fougue d'un amoureux frustré d'une si longue attente. Depuis plusieurs mois j'échafaudais des plans ; aucun ne réussissait à l'attirer dans le piège d'amour que j'imaginais. Il faut dire qu'elle fuyait dès que la conversation devenait un peu trop suggestive à l'occasion des pauses sur les lieux de notre travail.

Je désespérais d'arriver à mes fins, je m'épuisais à espérer d'entrevoir un signe, une indication qui m'aurait encouragé à insister sur mes désirs, mais rein, aucune espérance. J'étais prêt à abandonner tout espoir de conquête lorsque la fatalité, le destin, le hasard vinrent s'en mêler. Le hasard avait pris la forme d'une journée de stage en entreprise avec deux de nos collègues. Une épidémie de grippe décima nos deux compagnons et je me retrouvais en tête à tête avec ma camarade de travail, mon incorruptible, la fidèle parmi les fidèles, celle qui ne voulait sous aucun prétexte, trahir la promesse d'un serment d'amour. Je compris que cette chance ne se représenterait plus et que je me devais de ne rien regretter en quittant la voiture le soir même. J'avais une heure pour l'infléchir sur son attitude, le temps de rejoindre notre terminus qui me semblait trop près pour la circonstance.

Dès qu'elle prit place dans la voiture, sa jupe remonta légèrement, j'aperçu le haut de ses cuisses fines et musclées, ma main se crispa sur le levier de vitesse, un frisson me parcouru. Très rapidement j'engageais la conversation en me fixant des objectifs ; le temps m'était compté.

Les minutes défilaient inexorablement, la conversation allait bon train, je décidais d'évoquer des sujet de plus en plus excitants, elle y répondait en souriant, pas farouche du tout. Ses genoux et ses cuisses m'obsédaient ; sans réfléchir, comme par instinct, je posais ma main sur sa peau, elle n'eut aucune réaction, seul un sourire me fit comprendre que nous n'arriverions jamais à notre destination. Je pris mon temps, sachant que l'heure importait peu. Je m'aventurais entre ses cuisses, je la caressais, sa peau était douce comme je l'avais imaginé. Elle emprisonna ma main en serrant ses cuisses, je senti mon sexe se durcir. Elle comprit mon état d'excitation, j'eu à peine le temps de garer la voiture qu'elle se mit à dégrafer mon jean, sa bouche enveloppa mon sexe qu'elle aspira goulument en accomplissant lentement des va et vient ; je désirais que ce plaisir dura indéfiniment mais il y a des limites que l'on ne peut pas dépasser, sa bouche rapidement se remplit de ma semence qu'elle avala jusqu'à la dernière goutte.

J'ouvris les yeux alors qu'elle mettait de l'ordre dans ses cheveux et me dit « dépêche-toi, nous allons arriver en retard !»

Je m'étais trompé, nous nous sommes rendus finalement à destination, son attitude était redevenue naturelle. Sitôt rentré, je me précipitais consulter le tableau des prochains stages !

 

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