Lire entre les lignes

Lire entre les lignes, marcher droit pour un jour, le reste du temps hors des sillons tout tracés, rectilignes. Frissonner de plaisir au seul son du mot tabou, la désobéissance qui ouvre ses portes sur bien des interdits. S'ouvrir à l'autre, laisser derrière soi ses propres travers, taire certaines choses, les plus brûlantes, les plus étrangères à soi-même et se révéler à la fois pudique et lointaine alors qu'un coeur vacillant se ronge de n'avoir que les inconvénients de l'amour. On dit que les extrêmes s'attirent, cocktail explosif ou pétillant, joindre la ligne d'arrivée tout fringuant et tout gai. Couper le ruban inaugural d'une rencontre qui ne compte pas les jours, qui flotte au-dessus des jours et des heures tel un oiseau libre et heureux. Se rejoindre, renouer avec celui ou celle qu'on n'a jamais cessé d'aimer, l'amour, je n'aime pas ce mot lourd comme certains secrets vieux de cent ans. Je veux sentir le vent sur mon visage, j'ignore le sentiment d'échec même si tout n'est pas réussite et gloire.

Lire entre les lignes, lâcher prise, apprendre de ses erreurs, je sais pas toujours le faire, en moi règnent un brouillard épais, des nuages doux comme du coton, et j'avance à tâtons, pas à pas, lentement mais sûrement.