2019 - Liste 8 - Recap

campaspe

Tout le week-end pour jouer !

Sy lou :


Un doigt posé sur ses LEVRES silencieuses...

Un doigt posé sur ses LEVRES silencieuses, il s'approche de la reine. Elle reconnaît aussitôt celui qui l'a contactée, deux jours plus tôt, par un message dissimulé dans la PAILLE de son couchage : « Rejoignez-moi dès la nuit tombée lundi, au pied du cyprès, derrière la CATHEDRALE. »

La CURIOSITE a été la plus forte, la voici maintenant aux mains de cet inconnu qui peut à tout instant décider de son sort : la livrer au peuple ou la sauver de l'exécution. Elle a simplement emporté son ECRITOIRE et l'ENCRIER pour pouvoir correspondre ultérieurement avec le capitaine de sa garde, resté fidèle, malgré la défection des soldats. Il s'agit en effet de faire évader dès que possible son mari dont la sentence sera rendue d'ici DIX jours. L'ŒIL humide de tant d'émotions, elle s'engouffre dans une CALECHE surgie des profondeurs de la nuit, insensible aux AMPOULES qui blessent ses talons. La tenue vestimentaire dérobée à sa servante assurera la discrétion nécessaire à toute fuite.

Soudain, un galop effréné retentit dans l'obscurité, alors que son cœur commençait à se calmer. Amis ou ennemis ?

« Coupez ! crie le metteur en scène, c'est dans la boîte, nous continuerons demain, même heure qu'aujourd'hui. »



Fionavanessabis :


Après vingt-quatre heures de caillasse et de canicule en pleines Bardenas, je souris au portail majestueux du monastère de la Oliva, à Carcastillo, Navarre. Au pied des rocheuses, l'ombre inspirante du sanctuaire m'invite à parcourir le cloître. Il est composé d'une allée de cyprès sur le côté et de deux oliviers symétriquement plantés au milieu de la pelouse, de part et d'autre de l'accès principal. L'oeil distingue avec gourmandise la couleur argentée de leur feuillage qui se détache sur le fond vert cyprès. Vous oublierez ici les ampoules faites dans ce parcours inégal et rocailleux des Bardenas reales où l'ombre et l'eau sont les véritables cathédrales.

C'est la simplicité du décor que l'on retient, les pierres sont majestueusement disposées et appellent au recueillement, la voûte attire le regard vers le haut, mais absence de couleurs dans les vitraux, deux rosaces dignes de ce nom en verre blanc rappellent le grand contraste entre le soleil mordant du dehors et la fraîcheur au-dedans, peu d'ornements, l'essentiel est ailleurs. J'imagine volontiers les moines modestement pliés sur leur écritoire, les doigts tachés par le trop-plein de l'encrier. Ils ont déserté les riches calèches des nobles espagnols et les faveurs de ce monde. Mais une curiosité subsiste de l'autre côté de la route du monasterio, est-ce les moines qui le fabriquent, un bâtiment plus récent s'appelle Bodega du monastère et on peut y porter à ses lèvres des vins de paille et d'autres aux accents fruités ou boisés, y sont recensés entre autres le Rioja n° 5 et le Navarra n°10. Pas si austères, les saints hommes. Leur trésor (et peut-être aussi leur gagne-pain) est liquide. Leur parure est intérieure, pour nous réchauffer l'âme d'un sourire raisiné.


Etaine Eire


Il était DIX heures quand les cloches de la CATHÉDRALE de Saint Jean se mirent à sonner.

Les passants, touristes et autochtones, s'approchèrent, par CURIOSITÉ, pour apercevoir Alice, la future jeune mariée, qui descendait de la CALÈCHE, décorée de fleurs fraîchement coupées, et tirée par deux majestueux chevaux blancs. La jeune fille tenait dans ses mains un joli bouquet de fleurs en PAILLE. Elle portait une somptueuse robe blanche en dentelle de Lyon. Ses cheveux étaient attachés en un adorable chignon incrusté de magnifiques pierres précieuses. Si on y jetait un coup d'ŒIL, observateur, on pouvait remarquer qu'Alice n'avait point le sourire aux LÈVRES. On aurait dit qu'elle s'en allait à l'abattoir. Elle monta le parvis et pénétra, dans la primatiale, accompagnée de ses demoiselles d'honneur. Elle marcha le plus lentement possible pour remonter jusqu'à la nef où l'attendait son père qui l'avait vendu à Charles, le notaire. Les deux hommes étaient devenus amis à la naissance d'Alice. Cet être ignoble, c'était occupé de la succession de sa mère morte en couche. Chaque banc était affublé d'un, ridicule, nœud papillon rose en soie. Les énormes AMPOULES étaient toutes éclairées pour cette grande occasion. Son paternel l'embrassa sur le front et l'aida à prendre place, sur le grand fauteuil de velours rouge, au côté de son futur époux. Alice ne jeta même pas un regard vers l'homme qui voulait la prendre pour femme. Elle leva son regard vers l'évêque qui commençait son discours. Au moment de l'échange des vœux, la jeune femme aperçut Peter qui jouait l'enfant de chœur. Il tenait dans ses mains un ÉCRITOIRE où il y avait écrit, avec la plume trempée dans l'ENCRIER du papa de la demoiselle, ses simples mots « je t'aime ». Alice retrouva le sourire et lui répondit à voix basse « moi aussi ». Le jeune garçon balança l'objet et dévala les marches. Il attrapa la main d'Alice. Les deux jeunes enfants s'enfuirent en courant laissant le père, Charles, l'évêque et les invités choqués incapables de réagir devant la fuite des amoureux.


Hervé Lénervé :


Je me souviens quand j'avais encore une mémoire.

Évangile, selon Matthieu chapitre 7, versets 3 @youyou.fr:

« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton cul ? »

Enfant innocent, j'entendis cette parabole dans la cathédrale, lue par monseigneur… (Excusez-moi, d'avoir oublié son nom, par contre je me souviens très bien, de toutes les curiosités qu'il me faisait derrière la sacristie.)… lue donc sur l'écritoire, oui ils peuvent servir à lire aussi, ils sont réversibles, d'un côté, on lit, de l'autre, on se couche. Or, je ne comprenais pas cette phrase.

Il faut déjà être con pour se mettre une paille dans l'œil, mais bon, admettons ! Par contre, se mettre une poutre dans le cul, là il ne faut vraiment pas avoir inventé l'ampoule.

Je demandais l'avis à mes dix frères, oui, on était une famille nombreuse dans la famille et encore, on avait tué toutes les filles. Le plus vieux nous expliqua du bout des lèvres, car c'était, péché véniel, anti casher, anti halal. Il nous explicaca que la paille servait aux écritures du temps où les poules refusaient qu'on trempe leurs plumes dans l'encrier, tandis que la poutre symbolisait le… la… tient, j'm'en souviens plus !

Mais quelle idée aussi, ai-je eu de jouer à ce jeu ? Mais que diable allais-je faire dans cette calèche ? Allez hop, vogue la calèche et c'est bâclé !


Colonelle :


JB avait trouvé ça curieux, déjà, que je me sois mise à pleurer trois nuits entières en voyant la cathédrale Notre-Dame brûler à la télé. 

Puis il avait failli tourner de l'œil lorsque sur mon écritoire il avait découvert une feuille avec la liste des dix commandements remaniée par mes soins:

1. Tu ne tueras pas Jean-Bernard

2. Tu ne commettras pas d'adultère, sauf si ça excite Jean-Bernard 

3. Tu ne commettras pas d'enlèvement sauf si Jean-Bernard te le conseille

4. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton voisin, sauf si c'est celui qui fait chier Jean-Bernard

... etc ...

JB était désemparé. À la quatrième nuit, alors que je ravalai déjà un sanglot, il me dit du bout des lèvres 

- Dis-moi, juste par curiosité... Tu es croyante ?

- Mon Dieu oui, je crois en toi JB ! Tu es mon Seigneur et ma Foi. Toi seul sait me guider. Amen.

Ni une ni deux, JB, pourtant athée convaincu, crut en moi et décida de mettre notre ménage sur la paille pour nous organiser un mariage religieux puis un pèlerinage à Lourdes en calèche en guise de voyage de noces.

A notre retour, les yeux plein d'étoiles, il s'empara de ma Sergent-Major, la mouilla dans l'encrier et écrivit:

« Virginie, ton nom était prédestiné. Appelle-moi Joseph et faisons un enfant »

La petite ampoule s'illumina à côté de mon oreille: j'avais enfin réussi à le convaincre de devenir... Père.


Effect :


Elle avait des lèvres plus pourpres qu'un encrier de littérature érotique. Elle disait plus souvent mon cul que mon œil ! Par curiosité, elle se penchait sur l'avis des autres pour se faire le sien, et sur mon sexe pour avoir le mien. Elle savait qu'avec dix ampoules on pouvait faire un joli lustre, et que dans un silence de cathédrale, on fermait sa gueule. Pour quelqu'un qui avait connu la paille, elle préférait d'ores et déjà l'argent, chose plus facile à dépenser qu'à gagner, et ne supportait surtout pas les vieux mots, qui selon elle, sentaient le vieux bois, la vieille écritoire. Quand on sortait la fusée pour aller faire un tour - et rien que pour l'énerver - je lui lançais par le hublot:

- Chérie, tu montes dans ma calèche ?


Louve : 


Il était DIX heures, pas du matin, mais du soir. Marie se hâtait vers l'église. Ah ! Ce n'était certes pas une CATHEDRALE, juste une simple église de campagne, mais la jeune fille aimait s'y retrouver chaque dimanche à la messe, assise bien sagement entre ses parents, un foulard cachant ses cheveux bien lissés, les yeux pudiquement baissés sur son missel, et elle était ravie d'y retourner ce premier soir…

Ses sabots sonnaient clairs sur le sol gelé. Pas de chaussures, elle était trop pauvre, et de la PAILLE en guise de bas. Pas de CALECHE non plus pour faire les deux kilomètres de route jusqu'au village.

Marie entra dans la sacristie par une porte dérobée, là, le curé l'attendait, assis à une table chichement éclairée par une lampe à pétrole, car on ne connaissait pas encore les AMPOULES à cette époque. Sur la table un ECRITOIRE et un ENCRIER paradaient. Une CURIOSITE pour la petite paysanne et elle allait apprendre à écrire, à lire, c'était fabuleux !

Mais comment allait-elle dédommager le curé ? En croisant l'OEIL égrillard du « brave » homme, elle eût de suite la réponse.

Ce n'était vraiment pas un problème pour Marie, elle avait tellement de fois offert ses LEVRES, et parfois le reste, aux gars des fermes environnantes, derrière les meules de foin l'été, ou dans l'étable au cul des vaches l'hiver.

Elle s'avança, sûre d'elle, en conquérante !



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