LOL

berenice--2

Ma Déesse de l’amour,

En ce jour si particulier, je me permets de t’écrire ce petit mot, pour t’annoncer quelque chose de très spécial. Te souviens-tu, quand toute jeune et toute guillerette, tu étais une femme parfaitement coquette ? Te souviens-tu de ce jour, où célibataire et pleine d’entrain, tu m’avais regardé d’un drôle d’air ? Un regard avait suffit, pour que je me sente tout étourdi… Etourdi d’amour, engourdi de tendresse, envie de délicatesse… Moi, mâle robuste et fier, je m’étais retrouvé agenouillé, devant tant de beauté… Rappelle-toi comme tu avais ri lorsque tu avais compris que tu pouvais rendre gaga, un grand gars comme moi… Et ton rire ! Oh, ton rire n’a pas arrangé les choses ! Une tornade de bonheur ! Et moi, j’étais tellement ridicule ! Tu me semblais si grande, si inaccessible, si lointaine ! Tu m’as envouté, ensorcelé… Et tu n’en étais pas peu fière, il me semble ! Dès le soir même, tu as commencé à narguer toutes tes copines en leur disant que tu avais désormais un homme à tes pieds… Ensuite, le romantisme est arrivé, les premiers câlins étaient merveilleux… J’ai répondu à tous tes désirs, même ce gâteau en forme de cœur, que tu voulais absolument ce dimanche matin ! Tu as été la première à dire « Je t’aime ». Ce jour-là, je crois que je me suis senti volé… Sauf que tu avais beaucoup trop bu, et tu t’es vite senti mal… C’était hilarant de te voir dans cette état, avachi contre moi, à ne faire que t’excuser et me répéter que tu m’aimais ! C’est ce soir-là, en rentrant vers l’appartement, où on a rencontré ton ex, une fleur entre les dents, qui voulait t’enlever de notre bonheur… Heureusement que tu étais malade comme une bête à cause de tout cet alcool ! J’ai eu tellement peur que tu retombes amoureuse de lui, et que tu m’abandonnes ! J’étais tellement en colère qu’il ose tenter quelque chose, après tout ce qu’il t’avait fait ! Il aurait pu me tirer une balle dans la tête, ça m’aurait fait le même effet ! Heureusement, la nuit torride que nous avons passé par la suite, m’a permis d’oublier tous tes prétendants…

Comme quoi, nous avons été heureux ensemble… J’ai encore de nombreux souvenirs, tous plus beaux les uns que les autres… Mais, je vais m’arrêter là, car je pense que tu te rappelles de notre histoire au moins aussi bien que moi…

Aujourd’hui, de l’eau à couler sous les ponts, comme dirait ton grand-père… Tu es souvent en colère, et j’ai vraiment l’impression que plus rien ne te plaît chez moi… Tu me dis, sans cesse, que c’est faux… Mais prouve-le moi ! Mange quand je te fais un plat, ne lave pas derrière moi, cesse de me reprendre à chaque phrase ! Je n’en peux plus de tout cela, je crois que je préférerais même me convertir en Punk avec un maquillage permanent, fumer le cigare à longueur de journée, boire à me rouler par terre, me droguer jusqu’à la mort. Tu me hantes, tu m’empêches de vivre. Oui c’est cela ! Je suis désolé de te le dire comme ça, mais tu m’étouffes ! Tu m’agrippes, tu m’emprisonnes ! J’ai besoin d’air, besoin de me sentir utile, vivant ! Je n’aime plus rentrer du travail, j’ai envie de pleurer à m’en vider le corps… Tu ne t’en es sûrement même pas rendu compte, tu ne me regardes plus, tu ne me touches plus, tu ne m’écoutes plus ! Tu m’as ensorcelé, et tu as finis par me vider… Je n’ai plus la force de me battre contre toi, j’abandonne, je baisse les bras…

Tu as gagné, ma douce… Je pars, et tu n’as pas eu besoin de t’en charger. C’est fini… Nous avons vécu des moments si forts, si intenses ; c’était utopique de ma part de penser que cela durerait toute notre vie…

Trouve quelqu’un de mieux que moi, ou en tout cas, qui te supportera, toi et ta domination…

Je t’embrasse, ma mirabelle aux yeux de miel. Tu vas me manquer…

Tendrement,

Ton adoré.

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