L'ombre amoureuse
Nina Jéhanno
Dieu que vos mots sont sombres,
Je ne vois même plus votre ombre,
Lorsque vous m'effleurez dans la pénombre.
Votre visage ne m'est plus si familier,
Mon cher ami, votre amour s'est multiplié,
Mais mon bel amant, je vous ai oublié.
Restez ! Restez !
Vous ne me dérangez guère,
Hier j'avais seulement besoin d'air,
Sur ma bouche rouge de colère,
Sous ce ciel remplit d'éclair.
Non, restez je vous en prie !
Mon grand amour,
Mon bel amant,
Mon cher ami,
Mon bel amant,
Mon grand amour.
Mais après tout, partez si vous le voulez !
Voulais-je dire, partez si vous le pouvez !
Puisque vous n'êtes qu'un lâche !
Vous n'êtes qu'une immense tâche !
Encore plus répugnante que votre moustache !
Vous auriez pu être mon amour de toujours,
Si vous ne m'aviez pas laissé tous ces jours.
Adieu.
J'aime beaucoup ce poème et la subtilité du vouvoiement qui en renforce le sens. Belle alliance de légèreté matinée d'un rien de gravité.
· Il y a environ 10 ans ·valjean
bô !
· Il y a environ 10 ans ·Christophe Paris