Lui.

L'ennui était agréable avec lui, même le silence bavardait en sa présence.

Son regard faisait fondre la neige qui habillait les toits en hiver, il avait le pouvoir de réchauffer la terre entière.

Sa peau était un sable fin et doré surlequel j'aurais aimé me prélasser chaque matinée.

Ses lèvres ourlées avaient le goût de la mer, à chaque baiser j'entendais le chant des sirènes et l'acclamation des vagues déchaînées.

Sa voix rauque avait un charme métallique elle crevait les tympans et les vitres des églises, il n'y avait pas de fausse notes, mais une tonalité beaucoup trop élevée, , à vrai dire c'était un feu vif qui brûlait mes pomettes.

C'était un don Juan indomptable, un diplomate de grande carrure qui ne levait jamais le regard, un soldat pacifiste, un apollon mystérieux, un mélomane solitaire, un amuse-bouche qui se baladait autour de moi emballant mes papilles.

Il est le tsunami qui a ravagé ma vie, le séisme qui a fait vibrer mes côtes, la catastrophe naturelle qui chamboula mon existence.

Je suis tombée amoureuse de lui dès le premier regard, je savais que ma vie allait prendre un autre tournant, qu'il était l'accident au bord de la route, que l'aventure serait de partie, qu'il allait tout remettre en question, mais c'est ce que j'aimais chez lui.

Chaque soupir du vent me rappellait son souffle chaud sur ma peau frêle, j'entendais sa voix à travers le murmure des feuilles et le bruissement de l'eau, son ombre dansait sur les rideaux de ma chambre le soir, son image était gravé sur toutes les têtes, j'étais folle de lui.

La plupart des couples se plaignaient de la lassitude du quotidien, mais pas nous, notre vie était un train qui ne s'arrêtait à aucune gare, c'était un avion qui n'atterrissait jamais, nous n'étions jamais à court de carburant ou de kérosène, l'amour était un bon fournisseur.

Je pourrais écrire tout un roman sur lui, sur notre amour, sur notre histoire, mais les mots deviendraient écarlates, ils rougissent à chaque fois je parle de lui.