Ce petit bout de Paradis...

"Une meilleure amie, c'est une sœur que la vie a oublié de nous donner."

Chère Célina. Je sais que cette lettre peut te surprendre, surtout que nous habitons dans le même village. Mais il fallait que je te l'écrives.

Célina. Je sais que mes notes ont finis par nous faire prendre des chemins différents et qu'à cause de ça, nous nous voyons de moins en moins.

Tu sais, ça me manque tout ça. Nos conversations qui n'en finissaient pas. Et puis ensuite devoir attendre la récré pour se retrouver. Se mettre à parler. De tout, de rien. Désormais nous n'avons plus le temps. Nous n'avons jamais le temps.

Un jour quelqu'un a dit qu'un meilleur ami n'était pas la personne qu'on connaissait depuis toujours mais celle qui nous connait mais qui reste quand même... T'as toujours été là, même quand tout allait mal. Tu ne pleurais jamais, ne te plaignais jamais (ou presque). Mais au lieu de ça tu m'écoutais. Tu écoutais mes histoires, mes délires, mes peurs... Parfois je me dis que je suis bien égoïste et faible par rapport à toi.

Célina. Je n'ai jamais été douée pour exprimer mes sentiments. Peu de personnes ont déjà entendus ces mots sortirent de ma bouche et encore aujourd'hui j'ai du mal.

Je t'aime.

C'est bizarre de penser que notre destin, au final, est peut-être bien tracé. De se dire qu'un jour où l'autre nous serons des inconnues l'une pour l'autre. Qu'un jour l'une d'entre nous partira. Et si jamais c'était le cas, cela changera-t-il quelque chose à notre vie ?

Si je n'avais jamais existé, m'aurais-tu seulement créée ?

Il est tard et mes yeux me brûlent. Les mots s'alignent sur le papier. Je suis fatiguée.

Célina. Si tu lis ceci sache que je ne t'oublierais jamais, au grand JAMAIS. Et... Merci d'avoir été mon petit bout de Paradis dans cet Enfer qu'est mon monde.

Ton amie, Orane.