Ma mère.

Christophe Hulé

Les gouttes d'eau s'éparpillent.

On sonne la retraite.

L'ennemi est bien trop fort.

Tous ces regrets, tous ces remords.

Ma mère, j'ai fait ce que j'ai pu,

Mais c'est jamais assez.


Je ne vois que la brume.


Le soleil m'éblouit,

Mais je n'en ai que faire.

La vie est un marécage.

Et le bonheur un serpent de mer.


Ma mère, au lieu de me faire

Tous ces reproches,

Pourquoi ne m'avoir rien dit ?


Tu n'es plus là c'est vrai,

Mais je t'entends encore.


Ma mère, je promets de te rejoindre,

Quand j'aurai purgé ma peine.


Je dois en attendant

Me réjouir d'être vivant.

Je me dois d'afficher

Ce sourire béat.


J'ai un toit et un salaire

Pour prix de mes peines.

Ma mère, à quoi donc sert

Tout cela ?


Celle que j'aimais

Est partie pour trouver mieux.

J'en souffre mais je la comprends.


Il faut parfois être lucide

Pour apaiser les peines.

Je suis ce que je suis,

Je ne devrais pas avoir honte.


Je pourrais espérer

Qu'elle le regrette un peu.

Oui, je sais ce que tu vas dire

Maman.

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