ma nuit au musee

maevy

MA NUIT AU MUSEE

Philippe était un garçon Gentil, Timide, un peu naïf au dire de ses proches.

19 ANS, sportif il excellait dans un sport pas très connu du public, la boxe française, la savate.

En dehors de ses copains de sport, de sa famille, il vivait avec sa mère, son frère ainé était parti en province, marié depuis 1ans.

Il  poursuivait des études pour Etre prof de sport. L’utile à l’agréable, c’est ce qu’il voulait dans sa vie.

Il était en formation en apprentissage, gagnait un peu d’argent, mais l’été venant il se chercha un emploi car il voulait passer son permis et acheter un voiture d’occasion, à l’occasion !

Il avait fait le tour des restau, supermarché, mais, aussi, voulait- il un emploi qui lui laisse le temps de s’entrainer à la boxe. D’ici 3 mois il participerait à un championnat, dans sa catégorie, -64kg. Et oui, un de ses objectifs était de devenir professionnel et de vivre de sa boxe ; Ce que sa maman ne voyait pas d’un très bon œil, « je veux que tu aies un métier avant tout, la boxe n’est pas un métier, c’est un loisir ! lui disait-elle depuis plusieurs années !  mais elle était fière  de lui et lui servait d’infirmière pour les entorses, les claquages et autres bobos.

Donc  chercher un emploi qui lui laisserait du temps dans la journée, à part travailler la nuit, il ne voyait pas ; Il fit donc  le tour des hôtels, veilleur de nuit, des entrepôts, vigile,  mais on lui répondait partout trop jeune, pas d’expérience pour vous laisser toute une nuit seul.

Un peu dégouté, il envisageait d’aller au mac do, pas sa tasse de thé mais bon…..

En allant à la bibliothèque, il adorait les romans historiques, les voyages, et lisait tout ce qui concernait son port aussi et le cinéma sa passion.

Ce, jour là, il prit un livre sur l’ Egypte ; en donnant sa carte pour l’enregistrer  il vit prés du bureau de l’accueil, des annonces. Il parcouru les étiquettes et tomba sur « recherchons étudiant, gardien de nuit 20h-6h, musée de la ville, mois de juillet, repos dimanche –lundi ; se présenter de 10h à 17h rue de l’hôtel de ville, avec  carte d’identité et quittance du dernier loyer.

Il se munit des pièces demandées et se rendit au musée.

Il avait déjà visité avec son école le musée, mais c’était différent d’y venir pour travailler.

La secrétaire, de l’âge  de sa mère, le reçu et lui expliqua ce qu’on attendait de lui.

Il devait venir 30mn avant son service pour prendre le relais du gardien de nuit ; on lui montra son vestiaire, il reçu un badge d’entrée un et autre pour les différents  accès aux  salles qu’il devrait surveiller, une torche et où trouver les différents trousseaux de clés. Et il reçu un uniforme, lui qui n’aimait pas l’armée !!

Il fit sa première nuit d’essai avec un ancien qui le pilota partout, lui laissant aussi un document avec toutes les consignes pour qu’il n’oublie rien.

Il était ébloui par tout ce qu’il voyait, prit les brochures pour se documenter dans chaque salle et écouta son mentor lui raconter des histoires à dormir debout, lieu hanté, tableau qui bougent, odeurs bizarre. Il écouta avec un sourire se disant que son collègue avait passé trop de temps enfermé  avec des reliques.

Le lendemain, il pris son service comme prévu, se changea, il garda son portable, bien que l’la réception soit faible  attendit que le musée soit vide de visiteurs et de gardiens, et entrepris les 1er Vérifications  des alarmes.

Il avait consigne, dans la galerie égyptienne, de ne rien déranger dans la salle de restauration. On lui avait monté la veille, une momie qui était arrivée d’Egypte et qui était sous une protection de verre, en l’attente d’un spécialiste qui devait venir l’examiner et dater sa provenance. Il n’avait vu qu’un ensemble de bandelette qui donnait l’aspect d’un silhouette pas très  grande,  environ  1.60m.

Il passa dans la salle, le spécialiste devait passer dans 1 j ou 2, il aurait bien aimé le voir opérer.

Il bouquina son bouquin d’Egypte, au chapitre des momies pour en savoir un peu plus.

Il commençait à avoir les yeux qui se fermaient. Ferma son bouquin et se leva pour faire sa ronde, histoire de ne pas s’endormir. Au bout de 45mn, il consigna dans son registre ce qu’il avait vérifié.

Il passa dans la salle de garde, frigo, micro onde, distributeur de boisson et même un lit de camp oreiller couverture et réveil !! il  se prépara un en-cas, salade tomate jambon, eau plate et yaourt, il fallait entretenir sa ligne. Il pensa reprendre son livre et s’allonger un moment, quand en passant devant la salle des cameras, il aperçu un mouvement dans la salle de restauration ; sans doute un problème d’éclairage ? mais,  il préféra y aller. Il nota l’incident et l’heure,  01h15.

Muni des ses badges et de sa torche, il se dirigea vers la salle de restauration.

A près une  première inspection,  rien de bizarre. Par curiosité, il examina  à travers le verre de protection la momie. Cette succession de bandelette lui rappela les enveloppements qu’il faisait sur ses mains avant d’enfiler ses gants et aussi comment on l’avait emmailloté un jour qu’il s’était planté un bout de cutter dans le genou. Il avait 12 ans, peur bleue de sa mère qui l’avait emmené à l’hôpital à 21h. plus  de peur que de mal mais bandage de la hanche au pied en sortant, pour 1cm de coupure !

A la clarté de la torche et reflet du verre cela donnait un ensemble un peu spécial, dans la nuit. Il enfreint la consigne de ne rien déranger, et ouvrit le coffre. Il eut un recul devant l’odeur de fruit pourri qu’il respirait tout à coup. Il en lâcha la torche qui rebondit sur les bandelettes ! il  ne manquait plus que ça ! il  se hâta de reprendre la torche, prés  de la forme en main. Il récupéra  la torche et sentit quelque chose s’agripper à son doigt ;  paniqué, en sueur, il ne savait plus quoi faire, il retira sa main mais la momie venait avec !! il    ne savait plus quoi faire, pris son portable mais plus de réseau !! il  décida de sortir la momie de sa cage en verre, elle ne pesait rien, il serait plus à l’aise pour  défaire son doit pris dans les bandages collants.

Une fois la momie entre  ses mains, il la déposa sur le dessus du coffre en verre fermé. Il n’avait plus conscience du temps et de l’heure, tout à sa découverte de la momie ; bandage d’une couleur ocre, comme du sable séché, plus ou moins noircie par endroit comme par un mélange de colle ou de caramel. Un peu calmé, il posa sa torche et entrepris de  faire son doigt. Il le fit le plus délicatement possible, mais ne réussit qu’à décoller le bandage de la momie !! tous  ses efforts pour reconstituer le bandages échouèrent. Il se retrouva pris dans un monceau de tissu qui se  décollait, se collait encore plus à mesure qu’il essayait de refaire le bandage. Il prit l’initiative de retirer tout le bandage en le roulant sur lui-même, il savait faire ça pour ses bandes en boxe, et se dit qu’il referait une momie propre ; sous le bandage une fine couche de gaze, parfumée comme de l’encens (sa mère était  une fana d’encens). Une fois le bandage enlevé il s’assit par terre et en tailleur entreprit de rouler les bandes qui étaient fragiles.

Il était un œil de temps en temps vers le coffre. Lorsqu’il entreprit  de remettre le bandage, ce qu’il vit, le saisit d’épouvante. La momie était assise et bougeait !! non,  pas possible je rêve, je vais me réveiller se dit Philippe !! Figé, glacé,  il assista à un spectacle étonnant.

 La momie enlevait son habit de gaze. De réflexe, il prit son téléphone et prit des photos, on ne le croirait jamais, sans preuve !

Il assista à une chose incroyable, au fur et à mesure de la gaze ôtée, rien, pas d’os, pas de filament, rien que le vide absolu. Il assistait à une scène de l’homme invisible ?   il était dans un musée, en pleine nuit. Lorsqu’i l regarda sur le coffre, il ne vit qu’un amas de gaze marron foncé, les uns sur les autres formant une boule, et un petit tas de sable ocre, par terre, avec quelques grains en direction de la porte ouverte.

Philippe se pinça, il ne savait plus quoi penser. Il sortit et fit le tour du musée sans rien trouver. Il inscrivit l’heur sur le registre, 2h15. Il s’était écoulé 1h, à peine. Il se passa la tête sous l’eau froide, retourna dans la salle espérant  s’être assoupit et avoir rêvé. Non, ce qu’il revit était bien la réalité, une boule de gaze sur le coffre en verre et le bandage qu’il avait enroulé.

Son téléphone !! il chercha les photos mais il ne vit que le point de lumière de la torche. Sur les cameras  d’enregistrement, même chose !

Il erra dans les salles, et dans la salle d’Egypte, prés du sarcophage de toutankhamon, il remarqua  quelques grains de sables. Impossible !  LE musée  était nettoyé tous les jours et tous les soirs.

Il remarqua une légère ouverture en haut du sarcophage, voila qu’il divaguait maintenant !!

Il retourna dans la salle de la momie et sur une feuille de calepin, pris quelques grains de sable. Il jouerait aux experts , séries qu’il aimait regarder à la tv. Il fit la même chose pour le sable près de la momie et se rendit dans le bureau de la secrétaire où il avait vu un microscope. Il examina les deux éléments et vit qu’ils étaient semblables ; pas de doute la momie se baladait dans le musée et  flirtait avec le grand pharaon ? IL  eut une idée, avec une bombe de couleur, il pourrait pister l’intrus !

Il  ouvrit le sarcophage et ne trouva que la momie du pharaon ; sa mains ne trouva que les bandages bien ajustés. Il sentit comme un présence , un frôlement en direction de la sortie. Il ferma le sarcophage et suivant les grains de sable se retrouva  dans la salle de restauration. Les bandes de gaze étaient en l’air et jouaient  un ballet devant ses yeux. La momie se  reconstituait devant lui, interdit, bouche bée. Il vit la main, puis un doigt lui faire signe, lui désigner le rouleau de bandage.

Désorienté, hébété, il entreprit de rhabiller la momie sous ses ordres.

Lorsque tout fut terminé, la momie s’allongea, il la prit dans les bras ouvrit le coffre et la déposa le plus délicatement possible. Il ne pourrait le jurer mais lorsque son visage frôla celui de la momie il eut l’illusion qu’elle lui donnait un baiser léger, comme une aile de papillon.

Il resta un instant, dans la pénombre, la torche éteinte pour rester imprégné de ce sentiment si étrange qu’il ne pourrait expliquer à personne.

Il retourna faire un tour de garde,  enlever le sable qu’il trouva sur son chemin, il le garderait  sur  lui, en souvenir se ce rêve étrange.

Il retourna s’allonger, consigna  dans le registre  son tour, 3h15. Il s’allongea et nota dans son journal ce qu’il venait de vivre. Si c’était un rêve, demain il n’y aurait rien dans ce journal !

6h : son collègue arriva, ils prirent le café ensemble, René apportait tjrs des croissants, c’était sympa.

Il ne raconta rien, on se moquerait de lui il en était sur.

On lui apprit que le restaurateur de momie ne viendrait que dans 6jours, la resterait fermée.

Dans les nuits qui suivirent,  Philippe repartait toujours avec  du sable retrouvé prés du coffre en verre et du sarcophage de Toutankhamon.

il était devenu le gardien des amours secrètes de Toutankhamon et de sa reine oubliée.

Un soir, avant je jour d’arrivée du restaurateur, la momie rhabillée  de gaze ne voulut  ni bandage, ni  réintégrer son coffre de verre, elle montra du doigt la salle du sarcophage, Philippe la prit dans ses bras, toujours sensible à son odeur si particulière,  à ses baisers si impalpables. Il était tombé amoureux  d’une âme  venue de si loin. Il ouvrit le sarcophage,  déposa sa reine face à la momie du pharaon,  il passa sa main légèrement sur le contour du front de sa momie, envoya un baiser du bout des doigts, et referma le sarcophage, les larmes aux yeux ; il nettoya les traces de sable tout le long du chemin du retour jusqu’à la salle de restauration.  il prit dans ses mains les bandages, les respira encore une fois et entreprit  sur une forme qu’il avait préparé en carton de reformer la momie. Il retirait le carton après avoir façonné chaque partie du corps, le bandage étant rigide avec les substances d’embaumement. Après un dernier regard, à « sa fiancé du passé », il referma le coffre et  referma  la porte de la salle.

Le lendemain, René lui appris que le restaurateur avait eu un accident de moto, jambe dans le plâtre pour 4 à 5 mois. La restauration de la momie attendrait, pas d’autre spécialiste libre avant des mois.

Philippe sourit, en sortant dans la lumière du jour, le soleil se levait, dans 2 semaines, il quitterait son emploi.

Il relu quelques temps après son journal, non, il n’avait rien rêvé !!

Il envoya ses notes à un copain en école de cinéma toujours à la recherche d’idées  de scénario pour ses cours.

L’année suivante il entreprit un voyage en Egypte croisière sur le Nil et visite des sites archéologiques. Il avait pris avec lui une bourse de la taille d’une orange, souvenir de sa momie, de ses nuits au musée. Il n’avait pas gardé de contact avec René et n’avait eu aucun écho de la suite de la restauration. Il espérait que Toutankhamon et sa  fiancé vivaient réunis pour l’éternité.

En débarquant du bateau, lors d’une visite,  il resta en arrière  des visiteurs et du guide,  et accroupi au pied d’un géant de l’antiquité il déversa son sac de sable.

 Il resta penché un instant comme en une prière, pensant au sarcophage où étaient réunis pour l’éternité le grand pharaon et sa fiancée. IL eut l’impression de sentir un doux souffle frôlant ses lèvres ; Il termina son voyage comme pris dans un agréable rêve, jamais seul, toujours accompagné d’un souffle parfumé ;

Quelques mois plus tard, il reçut un e- mail de son ami apprenti-metteur en scène,

 Mardi 20h 

Projection entre amis de mon 1er court métrage,

 MA NUIT  AU MUSEE,

Les  aventures qu’un jeune gardien de nuit au musée vit avec  les tableaux et statues du  musée qui prennent vie la nuit venue !

Décidemment,  il s’en souviendrait de son boulot d’un été !

Signaler ce texte