ma terre d'ivoire
Aurélia Le Goff
Ma terre d’ivoire
Où es-tu, mère nourricière au cœur d’ébène,
Qui m’as donné le jour, à manger et à boire,
Tu m’as bercé, choyé, tu as tari mes peines
Et m’as appris à vivre, moi blanche parmi les noirs.
Ta lourde et douce moiteur manque à ma peau
Qui se craquèle, se meurt, se languit de tes bras ;
Tes parfums, si piquants, tant enivrants et chauds
Ont fait place aux odeurs de la ville et du froid.
Je sens encore, rouler, se cacher sous mes pieds
Le sable chaud et fin, aux grains d’or vaporeux,
Je vois encore les vagues et l’écume argentée
Qui perle mes paupières et joue dans mes cheveux.
Les hommes de la brousse ne clament plus d’écho;
Les rois de ta savane dans mes livres sont couchés,
Aujourd’hui je les vois sur du papier glacé,
Et la voix des tam-tams se perd dans le métro.
Quand, quand te reverrai-je, ma terre tant adorée ?
Mon Afrique si chère, qui se laisse déchirer !
Toi qui as séché tant de larmes par l’espoir,
Tu renaitras bientôt, ô toi, ma terre d’ivoire !
au sujet de l'Afrique, mon texte visible ici: https://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2012/01/09/colonnes-de-memoire-rc/
· Il y a presque 9 ans ·rechab
Frappant contraste et souvenirs inaltérables. Bravo j'aime.
· Il y a environ 13 ans ·lanlan