Mal à dire

sophiea

De la famille

Je le sens immédiatement... cet alcool qui transpire de sa peau. La même odeur que ma mère... Dans ma famille quand cela ne va pas, on boit. Souvent jusqu'à en mourir. Et là c'est mon oncle, le frère de ma mère qui a plongé. C'est exactement ce que mon frère craignait pour lui.

Il est parti dans le sud, mon oncle et parrain. Et j'ai conservé le lien. Chaque jeudi, en conversant avec lui en rentrant de mon travail. Depuis un an et demi. C'est surtout lui qui contait son quotidien, il semblait aller bien...

J'essaie de le faire parler, de trouver une approche pour lui dire mon inquiètude.  Sans y parvenir. Ma tante, sa sœur a peur pour lui. Mon frère me dit que je ne suis pas obligée de m'en mêler : on a déjà assez trinqué avec notre mère (morte d'une hépatite alcoolique il y a 11 ans).

Je cherche les mots justes qui pourraient faire réagir mon oncle sans le blesser. Mais au fond de moi je sais que c'est impossible. J'ai décelé sa faiblesse.  Niera-t-il ? M'enverra-t-il balader ? Ou m'avouera-t-il ses difficultés ? Vais-je seulement réussir à lui parler ?

Je ne peux pas faire comme si de rien n'était. Je sais qu'il est impossible d'aider quelqu'un malgré lui. Mais je sais aussi que parfois un geste, un mot peuvent tout changer. Je veux m'accrocher à cet espoir. Aussi ténu soit-il...

Je lui ai dit, le lendemain,  de faire attention à lui, à son cholestérol, à ses artères. Il a répondu que tout allait très bien. Tout faire pour que cela continue alors ai-je ajouté. A-t-il entendu ? Le peut-il

seulement ?










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