Manque et confinement

marivaudelle

 Je suis habitée par son  absence et j'ai bien du mal à réaliser (drôle de mot) qu'elle pourrait être présence,
Malgré ce maudit Covid qui nous confine.. Je ne suis pas très fine mais je ne suis pas « con » non plus.
Pour lui, j'aurais banni le mot "Non" qui me semble pourtant extrêmement féminin et que je pensais assez excitant.
Je rends les armes. Je n'ai plus d'armure. Je peine toujours à écrire, à décrire le tsunami qui me dévaste.
J'ai bien du mal à écrire ce que je voudrais traduire.
Alors j'écris comme je le sens ; comme je suis. Parce que je ne triche pas.
Je sors de mon trou, je m'extraie de ma prison volontaire.
Qu'est-ce que ça peut bien vous faire
Si des branches coupées coulent ma sève
Il aurait pu me pleurer alors que son vacarme silencieux mangeait à ma table
Je suis poignardée chaque matin par son absence qui se dessine
Les joues rougies je me sens si seule.
Qu'est-ce que ça peut bien vous faire
Si je pleure qu'il n'ait pas empourpré mes fesses ?
Qu'est-ce que ça peut bien vous faire puisque sans se retourner 
il est parti au galop
Il me reste mes yeux mouillés qui lui disent chaque jour
« Adieu » alors que je lui disais bonjour chaque nuit
Je ne peux me retenir de jurer devant Dieu
Qu'il restera en moi comme un souvenir
Mes douleurs se transforment en prières dans ce désert confiné.
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