Marcel et Riton
madjid-lebane
Au milieu du 22e siècle la France est revenue vers un mode de vie plus proche de la nature. Les chevaux y ont retrouvé la place que la vapeur leur avait volée trois siècles plus tôt et que l’électricité n’a pas pu récupérer en totalité. Les transports de marchandises et de passagers sont donc souvent assurés par des moyens équins. Voici quelques jours de la vie de l’un de ces équipages.
Ça sent l’écurie. Une journée entière de marche à travers la campagne de Touraine et un passage de grand pont pour traverser la Loire m’ont mis sur les rotules. Riton aussi puisque ça fait bien une heure que je ne l’entends plus.
Le deux pattes qui conduit notre attelage s’occupe bien de nous. On fait toujours escale dans des écuries de premier choix. Certaines fois les autres chevaux nous regardent un peu de travers. Ils n’osent trop rien dire parce qu’on est plus grands et plus forts que tous ces canassons de monte mais on sent bien qu’ils n’aiment pas partager le foin et l’avoine avec des forçats de la route comme nous.
— Je ne me souviens pas qu’on soit déjà venus par ici, me dit Riton en relevant les naseaux.
— Tiens, tu te réveilles toi ? Je crois que tu as raison. Je ne me souviens pas non plus de ce paysage.
Le chien court partout. Lui aussi semble bien aimer les coins nouveaux. Sans doute qu’il apprécie de pisser sur des poteaux inconnus. Riton et moi tournons la tête pour le suivre dans sa course folle à travers le champ. Il dormait depuis deux bonnes heures dans le chariot alors il est en pleine forme maintenant. Il en profite pour aller embêter les quelques vaches qui paissent tranquillement en attendant l’heure de la traite. Ce chien doit être fou, joyeux mais fou.
— Tu crois qu’il va essayer d’en manger une ?
— Non. Les seules bêtes à cornes qui l’intéressent ce sont les escargots. Tiens, il a dû en trouver un !
Le chien a maintenant le nez dans l’herbe et semble totalement ignorer les vaches qui se rapprochent pour vérifier qui est ce nouvel animal si remuant.
— Tu crois qu’il se rend compte que trois vaches ne vont pas tarder à lui poser un gros museau humide sur le dos ?
— Je ne pense pas. Il est trop occupé à mâcher son escargot.
Effectivement il bondit, la queue entre les pattes, quand le premier museau vient lui atterrir sur l’arrière train. Il court une dizaine de mètres avant de se retourner courageusement pour aboyer sur ces pauvres vaches. Quand comprendra-t-il que les vaches sont les animaux les plus curieux qui existent, après les chats. Le patron le rappelle et il revient au triple galop, la langue pendante sur le côté. Je ne suis jamais arrivé à faire ça moi. Même quand j’étais encore un poulain. En même temps, le galop ce n’est pas trop mon truc.
Le patron est en grande discussion avec un autre deux pattes. On dirait que nous sommes arrivés à destination puisque l’autre deux pattes examine notre cargaison pendant plusieurs minutes et que le patron nous conduit ensuite vers un quai de déchargement. Les manœuvres avec le chariot ne sont jamais simples. Je déteste reculer. Encore un ancien quai datant de l’époque où toutes les livraisons étaient faites par des machines. Les docks qui sont faits pour nous, transporteurs équins, sont bien plus pratiques et confortables.
Une fois le chariot bien placé on nous détache et direction nos stalles pour la nuit. C’est l’heure de se faire bichonner. Si je comprends bien le patron nous allons rester ici deux nuits avant de repartir dans l’autre sens. Apparemment ce sont des deux pattes que nous allons ramener.
La nuit a été plutôt agréable dans cette écurie. Pas trop haut de gamme mais bien agréable quand même. Riton et moi avons pu faire un peu la conversation avant de nous endormir. Les autres chevaux nous regardaient sans nous adresser la parole. Les péquenauds ne sont pas toujours très accueillants.
Au matin le patron nous a menés au champ avec les autres chevaux. C’est une jument de notre âge qui est la première à nous adresser la parole.
— Vous êtes l’attelage qui va emmener les petits demain ?
— Nous ne savons pas ce que nous devons emmener demain. Le patron ne nous tient pas au courant de ces choses-là. Mais comme nous sommes le seul attelage à devoir partir demain c’est sûrement nous. Vous dites que nous allons transporter des poulains.
— Ce ne sont plus des poulains, intervient un étalon.
— Tu devrais t’inquiéter un peu plus de ce que tes enfants vont devenir.
— Ils seront bientôt adultes et nous sommes bien assez nombreux ici. C’est normal qu’ils partent.
Riton et moi nous regardons. Pas question d’intervenir dans la méthode de gestion du troupeau d’un étalon.
La jument s’éloigne en voyant les belles et grandes dents de l’étalon.
— N’écoutez pas cette femelle. C’est la première fois qu’un de ses poulains s’en va loin d’ici. Elle a peur de ne pas le revoir.
Je n’ose pas lui dire que ce sera très certainement le cas. Si ces poulains viennent avec nous ils ne reverront probablement jamais leur campagne natale.
— Tiens. Voilà votre chargement de demain, dit l’étalon.
Trois vieux poulains, tout juste haut comme des adultes mais encore minces comme des jeunes, foncent sur nous et nous dépassent en hennissant.
— Il est temps qu’ils s’en aillent, surtout Black Swan, c’est celui qui me ressemble le plus et j’ai l’impression qu’il veut déjà prendre ma place, nous confie l’étalon en le surveillant d’un œil noir.
Son fils semble effectivement être le chef de ce petit troupeau de jeunes, les deux autres étant des juments elles n’ont pas les mêmes envies de domination. Un truc de mâle ça de vouloir être le chef.
La jument qui s’était adressée à nous intervint pour les calmer de quelques coups de dents bien placés et ils foncèrent s’isoler à l’autre extrémité du pré.
Le regard que me lance Riton n’exprime qu’une chose : Ça promet un voyage fatiguant.
Riton a un don de divination. Nous ne sommes partis que depuis un quart d’heure que le gamin commence à faire des siennes à l’arrière. C’est pourtant confortable de voyager derrière un chariot. Ce n’est pas lui qui tracte. Il n’en aurait pas la force, et ne l’aura jamais d’ailleurs. Les trois jeunes sont accrochés derrière la calèche que nous remontons.
A priori nous retournons vers la grande ville puisque nous rejoignons une route majeure assez rapidement. La livraison doit être urgente parce que le patron préfère, en général, nous faire passer par des petits chemins. Ça l’oblige à avoir des chariots plus solides et nous à faire attention où nous posons les pattes mais il semble préférer les chemins forestiers. Nous aussi. On n’y croise jamais de machines.
Cette grande route est adaptée aux transports équins. Les jeunes font plein de commentaires sur les collègues qu’on voit circuler dans les deux sens. Notre calèche est bien petite à côté du gros convoi à huit chevaux que nous dépassons dans une montée. Je ne sais pas ce qu’ils transportent mais je connais cet équipage et ils ont la réputation de tirer très fort. Plusieurs d’entre eux sont des champions.
— Alors les gros on a du mal à monter ? hurle le jeune ‘plus que poulain’ fougueux que nous nous trainons.
Black Swan a de la chance que l’autre équipage soit en plein effort sinon il aurait probablement goûté de leurs dents, à défaut de leurs sabots.
— Hercule est une légende vivante, petit, intervint Riton. Tu devrais plutôt l’admirer. Une seule de ses pattes est plus puissante que toi.
— Mais pas plus rapide. Je suis le vent dans vos crinières les gros. Admirez moi tant que je suis attaché parce qu’une fois ma longe retirée vous ne pourrez admirer que ma croupe.
Les mots de mon binôme n’ont pas suffi à calmer le petit. Il va falloir l’entreprendre autrement celui-là.
— Les tracteurs comme nous ne sont pas invités à voir courir les grands champions comme toi, lui dis-je.
Faut voir comment il se redresse à se met à trotter fièrement. Hercule, de l’équipage d’à côté me lança un coup d’œil satisfait après avoir observé rapidement le gamin. Même le patron se retourna pour le voir. Certains jours j’ai l’impression que ce deux pattes nous comprend.
Nous nous arrêtons tôt cette après-midi. Le patron n’aime pas faire de trop longues journées de marche. Et puis, il a ses habitudes dans certains relais. Des femelles deux pattes qui viennent vers lui à chaque fois qu’il arrive. J’ai toujours grandi parmi les deux pattes. Je crois qu’il est question de rituels de séduction ou d’accouplement. Mais je n’ai aucune certitude parce que je ne suis plus concerné par l’accouplement depuis plusieurs années et pas assez connaisseur des deux pattes.
Peu avant la tombée du jour, alors que nous sommes tranquillement, avec les petits et d’autres équipages dans le pré du relais, l’équipage d’hercule arrive enfin. Ils ont bien roulé et doivent être épuisés parce que les côtes se suivent sur cette route.
Hercule provoque toujours une sorte d’effervescence quand il arrive dans un relais. Les lads se précipitent pour le soigner. Ils se mettent souvent à plusieurs pour remplir cette tâche, dont au moins un équipé de pates en bois qui lui permettent d’être plus haut. Hercule est une vraie montagne pour les deux pattes.
Une fois les soins terminés l’équipage est conduit dans le pré avec nous. Hercule s’approche de nous.
— Salut Marcel. Salut Riton. Ça fait bien longtemps qu’on ne s’est pas croisés.
— Salut Hercule. La dernière fois ça devait être au grand concours de Chantilly quand tu avais tracté une carriole pleine de deux pattes tellement énorme qu’il faut d’habitude quatre chevaux.
— Si longtemps que ça ? Ça fait plusieurs saisons que je ne fais plus ces concours. Je ne crois pas que je pourrais remettre ça aujourd’hui.
— Tu tractes pourtant encore un sacré morceau là.
— En fait, je ne suis là que pour motiver les jeunes qui sont avec moi. Le patron semble avoir bien compris que je ne pourrais plus en faire autant alors il me colle des équipages de jeunes très forts et très fiers. Travailler avec moi leur donne encore plus de vigueur. Ils veulent tous me prouver qu’ils ont le potentiel pour me battre. Résultat je suis devant et je n’ai pas grand-chose à faire.
— En parlant de jeunes fiers tu as remarqué que nous nous en trimbalons un beau spécimen.
— Oui. J’ai entendu. Je me doutais que nous nous retrouverions ce soir alors j’ai demandé à mon équipage de ne pas lui faire de mal. Où est-il ?
Riton tourna la tête dans tous les sens pour retrouver le cheval noir dans ce pré au crépuscule.
— Je crois que je le vois remuer là-bas près des arbres.
Hercule et moi suivons la direction qu’il nous indique.
— Je crois bien que c’est lui effectivement. Qu’est-ce qu’il fait aussi loin ? Demandais-je à haute voix.
— Je pense qu’il est épuisé par sa journée de marche, explique Riton. Il se met loin pour qu’on ne voit pas qu’il dort.
— A côté d’un bosquet ? Ça va lui faire drôle quand un renard va débouler entre ses pattes en direction des poubelles.
L’idée de ce gamin sursautant suffit à nous mettre en joie les dix minutes suivantes. Mais c’est le personnel du relais qui est venu réveiller le gamin et ses deux juments. Direction les écuries pour une bonne nuit de sommeil.
Les deux journées de marche suivantes sont très semblables à la première. L’état des trois jeunes est de plus en plus déplorable. Riton et moi sommes aux anges. Les gamins ont maintenant mal aux pattes dès le matin et, de fait, beaucoup plus silencieux dans la journée.
Le patron doit se rendre compte que les petits ne supporteront pas ce grand voyage d’une traite. Le quatrième jour est donc un jour de repos. Visiblement, les autres deux pattes que nous transportons semblent satisfaits de cette pause. J’ai du mal à comprendre ces créatures qui sont assises toute la journée et qui semblent trouver cela fatiguant. Que diraient-elles si elles devaient tracter une caravane comme nous le faisons ?
La matinée de ce jour de repos nous la passons dans le pré derrière les écuries. Avec Riton nous avons l’habitude de ces jours de pause et nous savons en profiter pour somnoler, surtout quand il y a un beau soleil comme aujourd’hui.
Les trois jeunes sont tranquilles aussi. Mais ça ne dure pas longtemps. Les voilà qui recommencent à courir dans tous les sens. Les moutons du pré voisins les observent. Ils doivent sûrement se demander s’ils sont fous. Si je parlais le mouton je leur expliquerais qu’ils ont probablement raison.
— B’jour les gars !
Sans me retourner je reconnais cette façon de parler, de mal parler devrais-je même préciser. Seul un âne peut aussi mal prononcer les mots. Les ânes parlent presque la même langue que nous, mais il faut quand même tendre l’oreille pour tout comprendre.
Riton a tourné ses oreilles vers le nouveau venu mais ne s’est pas retourné. Il n’aime pas les ânes. Je crois qu’il a eu une expérience malheureuse avec une de ces bêtes quand il était poulain. Du coup, c’est à moi de me dévouer pour faire la conversation au nouveau venu.
— C’est effectivement un bon jour, lui réponds-je.
— Ben vrai. J’me souviens pas d’vous. Z’êtes n’veaux ?
— Juste de passage. Je suppose que vous vivez ici.
— Ouais, Chui là pour t’nir comp’nie aux ch’vaux solitaires.
— C’est sympa de la part de votre deux pattes d’avoir pensé aux collègues qui transportent juste un cavalier ou une petite charrette.
Ce n’est pas la première fois que nous faisons halte dans un relais qui a des chevaux ou des ânes. C’est vrai que ça leur donne un côté plus accueillant.
Pendant cet échange très urbain les trois gamins se rapprochent de nous.
— Ouais, un âne. Il y en avait pleins dans la ferme à côté de la nôtre. C’ment ça va M’sieur ?
Le gamin parle l’âne ! Pas une bonne idée ça. Surtout là où il va. Les chevaux de ces endroits-là sont très prétentieux, comme lui, et fraterniser avec un âne ou une mule est considéré comme une trahison.
La discussion s’engage entre l’âne et les trois gamins. Même le chien s’est approché et nous tourne autour en reniflant partout. C’est le dernier endroit à la mode notre morceau de pré. Je reste quand même à proximité pour veiller au grain mais je replonge rapidement dans ma somnolence vu le peu d’intérêt de leur conversation. Même le chien finit par se coucher et s’endormir.
La journée continue à couler comme ça. D’après l’âne nous avons encore trois jours de marche avant d’atteindre notre destination. C’est à peu près ce que je pressentais. Après ce sera le moment d’embarquer de nouveaux client. Quand les beaux jours reviennent le patron nous transforme en promeneurs pour touristes et nous les emmenons au bord de la mer. Le sable ce n’est pas génial pour les gros comme nous mais nous pourrons alors retrouver les copains. Beaucoup d’équipages font la même chose en été.
Le lendemain on reprend donc la route. Il fait toujours aussi beau et tout le monde semble satisfait de sa vie. Même Riton ne râle pas contre les mouches qui nous tournent autour. Les mouches ça doit être une invention des deux pattes. Ça ne sert à rien et ça ennuie tout le monde, comme beaucoup de leurs inventions.
Les gamins ont été revigorés par la journée de repos. C’est la mauvaise nouvelle du jour parce que ce retour de vie se traduit chez eux par de nouvelles critiques et moqueries. Je sens que Riton va finir par craquer. Il faut que j’intervienne.
— Dis-moi gamin, est-ce que tu sais déjà quelles grandes courses tu vas remporter ?
Le poulain finissant se sent devenir licorne à cette question.
— Non. Pas encore. Mais je préfère les courses de plat. Les obstacles m’ennuient. Un de mes grands-pères a gagné plusieurs grandes courses. Nous, ses descendants, sommes tous très fiers de son palmarès, même si je ne l’ai jamais rencontré. Il s’appelait Aurore occidentale. Peut-être que tu le connais.
— Non. Mais je ne suis pas une référence. Je vis sur les routes et les grands athlètes ne fréquentent que rarement ces endroits. Quand ils le font c’est le plus souvent dans une charrette, comme les deux pattes.
— Eh bien moi je compte faire mieux que lui et être suffisamment connu pour que même des chevaux comme toi soient fiers d’être de la même espèce que moi.
Il y a des jours où j’ai du mal à garder mon sérieux. Heureusement que le gamin est dans mon dos parce que je ne doute pas que mon regard le mettrait sur la piste de mes pensées. N’empêche que je ne sais pas quoi répondre à ça. En fait il vaut mieux ne rien dire. Ses mots suffisent.
Nous voilà au bout du voyage. Les poulains sont encore fatigués. Nous avons mis quatre jours en fait, au lieu des trois que nous pensions passer sur les routes. Mais cette fois c’est à cause des deux pattes qui ont décidé qu’il serait mieux de ne pas rouler toute la journée. Je n’ai pas bien compris pourquoi mais les endroits où nous nous sommes arrêtés étaient sympathiques alors ça me convient comme rythme.
Le haras où nous arrivons est plutôt grand. Il doit bien y avoir une centaine de chevaux ici. J’en connais de plus grands mais ce sont des endroits totalement froids. Ici, il me semble que les chevaux sont plutôt bien traités.
Les poulains sont détachés du chariot et partent vers le bâtiment principal. Sans doute une visite médicale. Ils ne nous disent même pas au revoir. Peut-être n’ont-ils pas compris que ce voyage est fini pour eux. Leur nouvelle vie vient de commencer.
On nous conduit Riton et moi dans des stalles pour chevaux de passage. On en profite pour discuter avec d’autres tracteurs qui, comme nous, viennent de livrer ou qui se préparent à repartir.
— Vous avez amené des poulains vous aussi ? Me demande un collègue gris dont j’ai oublié le nom.
— Oui. C’est le printemps et les deux pattes redécouvrent comme tous les ans la joie de se promener avec nous. Il faut bien remplacer ceux qui sont partis à la retraite.
— Des retraités, j’en ai emmené quatre le mois dernier, commente un autre collègue. Ils sont maintenant dans un endroit où les deux pattes vont se reposer quand ils sont très malades. Je ne sais pas ce que les collègues vont pouvoir faire pour eux mais si les deux pattes les nourrissent et les soignent comme il faut ce n’est pas pire que de trimballer des jeunes deux pattes sur le dos toute la journée. Surtout qu’ici ce ne sont pas des champions qui viennent monter.
— Ils font des ronds dans un manège c’est ça ? Demandais-je.
— Oui. C’est une façon comme une autre d’entrer dans la carrière, ajoute le collègue en reprenant l’une des plus vieilles blague d’écurie. Il y a aussi un parc et une petite forêt derrière le haras mais ils ne sortent jamais de ces endroits.
— Ça doit être terrible de tourner en rond toute sa vie. Surtout avec des cavaliers totalement ignorants qui font mal au dos, intervient une jument presque plus grande que moi.
— Les poulains qu’on a amenés croient qu’ils vont devenir chevaux de course, s’exclame Riton.
Tous les tracteurs qui sont là rient de concert. Moi aussi. Mais j’aurais aimé être là quand ils vont comprendre.